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Mon enfant est accro aux écrans : que faire ?

enfants accro aux écrans

C’est un fait de société : les écrans sont omniprésents dans notre quotidien – télé, tablette, console, ordinateur et surtout smartphone. Chez les adultes, le temps moyen d’écran était 4,6h par jour en 2024, soit 29% du temps de veille ! Rien d’étonnant à ce que les enfants prennent le même chemin. Selon une enquête Ipsos de 2022, les 1-6 ans en étaient à 2h par jour d’écran et les 7-12 ans à 3h30 pour un usage incluant télévision, jeux vidéo et Internet. Des chiffres qui ne cessent de croitre et d’inquiéter les spécialistes de l’enfance, au vu des dangers pour la santé – retard de langage, obésité, troubles de l’humeur… Pour autant, le numérique éducatif accompagne efficacement de nombreux enfants dans leurs apprentissages. Au lieu de diaboliser les écrans, comment les dompter et en tirer le meilleur en évitant les excès ? Faisons le point ensemble pour mieux comprendre les mécanismes de l’addiction aux écrans, trouver des solutions de rééquilibrage et proposer des alternatives stimulantes et attractives à nos enfants.

Pourquoi mon enfant est-il accro aux écrans ?

Disons-le clairement d’entrée de jeu : l’addiction aux écrans peut toucher n’importe quel enfant, quel que soit son âge et son milieu social. L’enfant n’échappe pas aux mécanismes du cerveau en recherche de gratification instantanée. La combinaison son/image animée mobilise tous les sens et capture l’attention jusqu’à une forme d’hypnotisme. Le temps s’écoule sans réelle consistance, les minutes puis les heures s’enchainent sans cesse relancées par de nouveaux stimuli.

Les écrans et le cerveau : un cocktail stimulant

Les chercheurs ont identifié une augmentation de la production de dopamine, appelée aussi hormone du bonheur, lors de l’utilisation des écrans. En soi, la dopamine n’est pas dangereuse pour l’enfant. Elle est d’ailleurs libérée lors de nombreuses autres activités. Lorsque l’enfant fait du vélo, lorsqu’il s’amuse avec des amis, qu’il joue d’un instrument, etc. Toutes ces activités sont socialement mieux valorisées que les écrans, perçus comme orientés et manipulateurs de jeunes cerveaux ! Or le réel problème, en dehors des dangers d’Internet pour les plus âgés, tient de la surconsommation d’écrans, et donc de la sous-consommation d’autres activités à forte valeur éducative.

En passant 3h par jour devant la télévision, la tablette ou la console de jeu vidéo, les enfants limitent leurs horizons et perdent en habileté manuelle et temps d’activité physique. Avec les conséquences qu’on connait pour la santé, notamment des problèmes cardio-vasculaires précoces, du diabète et un impact sur la santé mentale. À cela s’ajoute une baisse des compétences manuelles, mais aussi sociales qui font craindre des répercussions à moyen et long terme sur la société. La littérature et le cinéma ont déjà largement exploré des prédictions pessimistes et alimenté l’hypothèse de l’émergence d’une « idiocratie » (titre d’un film de Mike Judge sorti en 2006). C’est dire comme la surexposition aux écrans soulève de graves interrogations. L’avènement de l’intelligence artificielle ne fait que renforcer les craintes d’une réduction des capacités cognitives humaines.

Bref, un bien noir tableau et une lutte qui semble perdue d’avance face à un cerveau habitué très jeune à la facilité des écrans. Dopés à la récompense numérique, notamment à travers les jeux vidéo, les enfants perdraient leur curiosité et leur appétence d’apprendre. Mais l’usage seul des écrans suffit-il à devenir accro ou existe-t-il d’autres facteurs qui déterminent la dépendance numérique ?

usage du numérique en famille
©Canva Pro

L’influence de l’environnement familial et social

Le sens de la vue constitue le vecteur principal des apprentissages lors du développement de l’enfant. Il n’est donc pas étonnant que l’enfant soit attiré par les images fixes et surtout les vidéos. Comme bien souvent les parents eux-mêmes « consomment » des contenus animés sur leur smartphone, les enfants désirent les imiter. Ils ont le sentiment qu’il se passe forcément quelque chose d’intéressant, de drôle, de captivant, de surprenant, etc.

Comment s’empêcher de regarder quelque chose qui bouge ? Avez-vous déjà essayé d’avoir une conversation sérieuse avec un écran allumé à proximité ? Même en coupant le son, notre regard est irrésistiblement attiré vers les images animées. Notre cerveau déclenche le mode vigilance continue : quelque chose bouge et doit être surveillé. Tout en sachant parfaitement que nous devons éteindre nos écrans en famille, nous avons toujours une vidéo à terminer, un message à finaliser… De fait, nous sommes de bien piètres exemples pour nos enfants. C’est important d’en avoir conscience si on veut les protéger et leur éviter un attachement excessif aux contenus numériques récréatifs.

Commençons donc par limiter notre propre consommation d’écrans et respecter les règles que nous avons fixées. Rien de tel que l’exemple parental pour asseoir une saine autorité ! Bien sûr, il est possible que les habitudes prises à la maison soient dépassées dans d’autres contextes : en cas de maladie, chez des amis, etc. Tant que le cadre familial demeure, la souplesse reste le meilleur moyen de faire respecter les règles.

Les écrans comme refuge émotionnel

Les enfants peuvent également devenir accro aux écrans lorsqu’ils rencontrent des difficultés émotionnelles et relationnelles. Les univers virtuels leur apportent des espaces où oublier leurs problèmes, évacuer leur stress ou échapper à l’ennui. Ce refuge apaisant peut s’avérer un piège lorsqu’il ne permet plus de gérer sainement ses émotions. L’enfant s’enferme dans sa chambre avec sa tablette ou sa console, s’isole avec un casque ou reste allongé sur le canapé à regarder des programmes télévisuels en boucle. L’incapacité à exprimer ses émotions s’aggrave et se meut en un « à quoi bon ? » qui coupe court à toute communication.

C’est pourquoi les parents doivent être particulièrement attentifs à maintenir les interactions verbales et physiques lors des usages des écrans. Il est essentiel que l’enfant ne soit pas coupé du monde réel et continue à exprimer ses sensations (faim, soif, douleur…) et sentiments (joie, tristesse, peur…). Bien souvent dans les cas d’addiction aux écrans, la communication est rompue entre les parents et les enfants. Et la relation parent/enfant évolue vers un rapport de force qui empêche toute évolution positive.

enfants qui regardent l'écrans de leurs tablettes
©Canva Pro

Comment savoir si mon enfant est dépendant aux écrans ?

Le temps est un bon indicateur mais d’autres signes doivent alerter les parents. L’État et des organismes de santé ont établi des balises indicatives pour accompagner les familles dans un usage raisonné du numérique et éviter ainsi les effets néfastes d’une surexposition aux écrans.

Les signes d’alerte

Plusieurs indicateurs peuvent alerter les parents sur une dépendance aux écrans chez un enfant. Les troubles du sommeil sont fréquents : difficulté à s’endormir, réveils nocturnes, ou besoin d’écrans pour s’apaiser. On observe aussi une baisse de concentration : l’enfant peine à se fixer sur une activité sans actionner un écran, montrant une fragmentation de l’attention. L’irritabilité est un autre signal : frustration excessive en cas de retrait du temps d’écran, crises répétées pour obtenir du temps additionnel.

Ces comportements témoignent d’une dépendance comportementale, puisque l’écran devient un régulateur émotionnel et mental. De récentes études soulignent ces effets négatifs sur le sommeil et la concentration, notamment le rapport Enfants et écrans, À la recherche du temps perdu, avril 2024, disponible sur le site de l’Élysée.

Les conséquences de la surexposition aux écrans des enfants sur les apprentissages et la santé

Un usage excessif des écrans peut peser lourdement sur le développement de l’enfant. Tout d’abord, il entraîne une diminution de l’activité physique, favorisant la sédentarité, le surpoids et des troubles cardiovasculaires (Nathalie Brafman, Sandrine Cabut et Pascale Santi, Le Monde, 2024). En outre, la surexposition aux écrans entraine une diminution de l’acuité visuelle. « L’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA) rapporte une augmentation des cas de myopie chez les enfants, liée à une exposition excessive aux écrans et à un manque d’activités en extérieur. » (Jouonsdehors.fr). De même, les enfants présentent de plus en plus fréquemment des troubles musculo-squelettiques (TMS) dus aux « postures prolongées devant les écrans, qui peuvent causer des douleurs au cou, au dos et aux poignets. » (Jouonsdehors.fr)

Sur le plan cognitif, des recherches, notamment celles du chercheur Jonathan Bernard, montrent une corrélation entre temps d’écran et retard de langage. Sont pointées également une diminution des capacités de mémorisation et une baisse de l’attention. Toutefois, le contexte familial atténuerait ces effets (Mattea Battaglia, Le Monde, 2024).

En outre, l’isolement social est aussi à craindre : remplacer les interactions réelles par du temps d’écran nuit aux compétences de communication, à l’empathie et au développement des relations interpersonnelles. Les études soulignent les risques de troubles du comportement, attentionnels et de dysfonctionnements dans les fonctions exécutives, selon Michel Desmurget, chercheur en neurosciences à l’INSERM.

surexposition aux écrans jeunes enfants
©Canva Pro

Les recommandations officielles de temps et type d’usage numérique par âge

Plusieurs organismes de santé publique offrent des repères clairs pour limiter l’exposition des enfants aux écrans tout en encourageant un usage raisonné. Selon l’OMS et l’Association française de pédiatrie ambulatoire, les enfants de moins de 2 ans ne devraient pas être exposés aux écrans, et entre 2 et 5 ans, l’usage quotidien doit rester inférieur à 1 heure, en présence d’un adulte. En France, la règle des « 3-6-9-12 », formulée par le psychiatre Serge Tisseron, propose des repères d’âge simples :

  • Aucun écran avant 3 ans,
  • Pas de console portable avant 6 ans,
  • Pas d’Internet avant 9 ans,
  • Internet seulement accompagné jusqu’à 12 ans

Ces repères ne sont pas des interdictions rigides, mais des balises pour guider les parents dans l’accompagnement de leurs enfants. Ils sont complétés par des recommandations officielles françaises privilégiant également l’accompagnement parental et la qualité des contenus visionnés. À noter aussi que, depuis juin 2025, la loi interdit « l’exposition aux écrans des enfants de 0 à 3 ans dans les lieux d’accueil de la petite enfance » (arrêté du ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles). 

Comment réduire le temps d’écran de mon enfant ?

Certaines familles font le choix du « zéro écran », une solution radicale qui n’est pas toujours facile à tenir en toutes circonstances. En effet, les programmes de l’éducation nationale prévoient une initiation à l’informatique et au code, certaines classes ont recours au tableau numérique, voire à la tablette et enfin, les soirées pyjama chez les copains finissent souvent en soirée cinéma ou jeux vidéo.

Encore une fois, les écrans en tant que tels ne sont pas des ennemis. Ils délivrent même souvent des contenus de grande qualité éducative. Sachons identifier les programmes, documentaires, applications éducatives et jeux intelligents qui font grandir nos enfants tout en demeurant attentifs à fractionner et limiter les temps d’utilisation.

Mettre en place des règles claires et réalistes

Articuler des règles autour du temps d’écran aide les enfants à comprendre les limites et les attentes des éducateurs, parents et école. Plusieurs sources recommandent une structuration simple et visuelle. Par exemple, l’application de contrôle parental Qustodio suggère de créer un emploi du temps familial clair, avec des créneaux dédiés aux écrans. Il peut s’agir par exemple de « 30 minutes après le déjeuner » ou « uniquement après une activité physique ». L’usage de tableaux, sabliers ou minuteurs visuels aide grandement les plus jeunes à intégrer ces horaires, en les rendant tangibles et non arbitraires.

Par ailleurs, la règle des « 4 pas » préconisée par la psychologue Sabine Duflo – pas d’écran le matin, pendant les repas, dans la chambre, ni avant de dormir – est également une norme simple et applicable au quotidien (Association e-Enfance). De plus, il est aussi essentiel de fixer ces règles en concertation avec l’enfant. En les co-construisant avec lui, il pourra mieux se les approprier. De cette manière, on favorise son adhésion, réduit la frustration et transforme la limitation en apprentissage de l’autonomie.

temps d'écran enfants
©Canva Pro

Utiliser des outils pratiques

Des outils numériques permettent de mettre en œuvre ces règles quotidiennes en évitant les conflits. Les applications de contrôle parental comprennent de multiples fonctionnalités pour limiter les usages, filtrer les contenus et planifier des plages horaires sans écran. On cite parmi les plus utilisées : Kids place contrôle parental et Modo Infantil, Xooloo digital coach, Norton family parental control, Qustodio contrôle parental, PDLP contrôle parental… (source PedagoJeux).

Les dispositifs intégrés sur Android (Family Link) ou iOS (Temps d’écran) offrent des fonctions de verrouillage à distance, de gestion par catégorie d’application ou de blocage automatique au-delà d’un quota défini. Par ailleurs, il reste toujours possible de recourir à des minuteurs physiques ou des systèmes de rappel qui aident les enfants à prendre conscience du temps écoulé.

Dans tous les cas, pensez à sensibiliser votre enfant en lui montrant directement son temps d’écran et rapport d’activité sur les équipements numériques qu’il utilise. Ainsi, il prendra conscience de ses habitudes et usages et sera davantage motivé à modifier son comportement.

Enfin, il est possible d’appliquer des contrôles au niveau du réseau domestique (box Internet, routeur) pour restreindre l’accès à certains services comme YouTube, mais faites attention aux risques techniques que cela peut comporter.

Donner l’exemple en famille

Les enfants observent et reproduisent les comportements des adultes. De ce fait, imposer des règles aux enfants tout en maintenant soi-même un usage excessif des écrans perd de sa crédibilité. Les adultes ont tout intérêt, vis-à-vis de leurs enfants mais aussi pour leur propre santé, à s’imposer certaines restrictions. Notamment en limitant les écrans pendant les repas, le matin ou en soirée, et en partageant des moments non numériques en famille.

alternative écrans plein air
©Canva Pro

Quelles alternatives proposer aux écrans ?

Activités créatives et manuelles

Les activités créatives offrent aux enfants un excellent moyen de s’exprimer tout en développant des compétences manuelles et artistiques. Le dessin, la peinture, la musique, le jardinage et les bricolages avec des matériaux recyclés stimulent l’imagination, la motricité fine et la coordination œil-main. Ces instants d’expression libèrent la créativité et favorisent la confiance en soi. Voir une réalisation finie procure un sentiment de fierté et d’autonomie chez l’enfant. À travers la musique ou le bricolage, il découvre le plaisir de créer quelque chose de ses propres mains. Une activité bien plus gratifiante que le visionnage passif d’écrans et qui favorise la pleine conscience et le bien-être mental.

Les enfants ont besoin d’expérimenter et de manipuler pour comprendre le monde qui les entoure. À travers le jeu, seul et avec leurs pairs, ils vivent des situations proches de la réalité qui développent leur répertoire de références. Ainsi, ils sont mieux armés pour prendre des décisions et résoudre des problèmes.

Activités sportives et de plein air

De même, les jeux en extérieur sont essentiels au développement harmonieux des enfants. Loin des écrans, le vélo, les jeux collectifs, la randonnée, ou encore l’exploration de la nature améliorent la coordination, l’endurance et la motricité globale. Ces moments en plein air favorisent également les interactions sociales, la coopération et la gestion des émotions, des compétences souvent mises à mal par la sédentarité numérique.

En outre, de nombreux parents et enseignants soulignent l’impact positif de la “classe dehors” et encouragent l’accès régulier à la nature pour le bien-être des enfants (tribune parue dans Le Monde en 2024). Des activités ludiques comme les chasses aux trésors nature, la construction de cabanes ou les jeux de piste renforcent le lien à l’environnement et stimulent l’éveil sensoriel (Vitamine Verte).

activités sans écran
©Canva Pro

Activités calmes et ressourçantes

Proposer des moments apaisants aide l’enfant à se centrer et à développer sa concentration sans écran. La lecture, les histoires et contes audio ou encore la méditation adaptée aux enfants contribuent à apaiser les angoisses et stress. Ces activités cultivent l’introspection et le calme et permettent à l’esprit de vagabonder et d’utiliser le pouvoir de l’imagination pour s’évader et déployer sa pensée.

De même, la bibliothérapie aide à apaiser les émotions. Selon un article de Radio Canada, « seulement 10 minutes de lecture diminuent le stress de plus de 60 %. C’est plus efficace que la marche ! »  (Dr Dave Ellemberg, neuropsychologue et professeur à l’Université de Montréal).

Toutes ces pratiques apaisantes offrent un cadre propice à la réflexion, au langage, à la tolérance à la frustration et à l’autonomie émotionnelle. Les experts recommandent ces activités comme alternatives au temps passé devant un écran, favorisant une détente véritable, cognitive et émotionnelle. (jouonsdehors.fr)

temps parent enfant sans écran
©Canva Pro

Comment accompagner mon enfant vers un usage responsable ?

Choisir ensemble des contenus adaptés

Impliquer l’enfant dans la sélection des contenus renforce sa responsabilité et son intérêt. Favorisez des programmes éducatifs de qualité (documentaires, dessins animés instructifs) et des applications ludiques qui encouragent la créativité ou la motricité. Les enfants sont particulièrement attentifs aux univers qui stimulent leur imagination, la musique, la lecture ou les jeux interactifs.

Il serait dommage de priver les enfants de ces contenus intéressants. Un usage encadré des écrans peut être bénéfique s’il est pensé en amont. C’est aussi l’occasion d’instaurer une éducation aux médias dès le plus jeune âge, en expliquant pourquoi certains contenus sont pertinents et d’autres moins adaptés. Cette co-construction renforce la capacité des enfants à distinguer la publicité du divertissement et des contenus éducatifs. Cette démarche les prépare à un usage autonome et réfléchi des écrans.

Co-visionner pour développer l’esprit critique

Regarder des contenus à l’écran avec son enfant, plutôt que seul, offre un moment privilégié pour engager le dialogue. La participation du parent renforce l’intérêt de l’enfant pour le programme et l’incite à poser des questions et à reformuler ce qu’il a compris. Le parent peut encadrer et accompagner le visionnage par des explications et informations complémentaires. Par exemple, s’il s’agit d’un documentaire historique, il peut ajouter des précisions ou au contraire simplifier une explication pour la rendre plus accessible. Du point de vue langagier, le co-visionnage permet d’expliquer les sous-entendus, de questionner les messages et d’apprendre à décoder le contenu. Ces situations de partage sont un bon moyen pour les enfants de développer leur pensée critique.

Cette approche favorise l’expression des émotions, l’empathie et la compréhension des nuances. Elle participe au développement du langage et de la conscience sociale et tire le meilleur parti des écrans pour en faire des outils de développement affectif et cognitif. Finalement, le parent valorise le regard actif de l’enfant et l’incite à analyser et réfléchir, en instaurant un dialogue constructif, socle du lien parent-enfant.

soirée cinéma en famille
©Canva Pro

Valoriser les moments sans écran

Afin d’éviter que votre enfant ne passe trop de temps devant les écrans, soyez proactif et proposez-lui d’autres activités sans écran. Vous pouvez par exemple instaurer des rituels familiaux comme la préparation collective des repas, les promenades ou encore les soirées jeux de société. L’idée est de trouver un équilibre satisfaisant entre les pratiques numériques enrichissantes et les activités manuelles, artistiques et ludiques. Ces moments offrent du temps de qualité pour la parole et le partage au sein de la famille.

Le site de la sécurité sociale, Ameli, souligne d’ailleurs l’importance de préserver ces temps d’échange sans distraction numérique, afin de renforcer le lien familial et de développer l’écoute active. Elle cite notamment l’écoute de podcasts comme Les Odyssées que vous pouvez retrouver sur votre enceinte Merlin. Les bienfaits de l’audio pour stimuler l’attention et développer la curiosité sont soulignés par les experts de l’éducation qui en apprécient toute la richesse : histoires, documentaires, musique, calme

L’association e-Enfance recommande également de bannir les écrans des pièces comme la chambre ou la salle à manger, afin de préserver ces espaces comme lieux de rencontre et de réflexion. Introduire des jeux de société simples, des activités créatives ou des lectures en groupe permet d’ouvrir la discussion, de cultiver la concentration et l’imagination – des compétences essentielles souvent négligées face aux écrans.

Où trouver de l’aide en cas de dépendance aux écrans ?

Le terme d’addiction ne s’applique qu’aux jeux vidéo et est reconnu comme trouble spécifique par l’OMS. À titre indicatif, le profil moyen concerné par ce type d’addiction est un homme de 31 ans sans emploi. Toutefois, la dépendance aux écrans touche aussi des individus plus jeunes, notamment de nombreux adolescents qui y trouvent un refuge à leur mal-être. C’est pourquoi la vigilance est de mise avec les enfants : pour limiter leur temps d’écran et surtout les éduquer à un usage raisonné du numérique, orienté vers la qualité des contenus.

Quand consulter un professionnel (psychologue, pédiatre, addictologue)

La plupart du temps, la consommation d’écran augmente à bas bruit, jusqu’à l’apparition de signaux d’alarme. À l’inverse, une brusque surconsommation doit également attirer votre attention. Un problème est-il survenu à l’école ? avec les copains ? avec ses frères et sœurs ?

consultation psychologue enfant addiction
©Canva Pro

Repérer les changements de comportement

Dans tous les cas, voici quelques signes qui doivent vous alerter si votre enfant :

  • n’arrive pas à décrocher des écrans malgré vos multiples rappels. Il manifeste de la colère ou de l’anxiété lors des tentatives de coupure ou de retrait du matériel.
  • a du mal à s’endormir, se réveille pendant son sommeil, fait des cauchemars, a du mal à se lever le matin.
  • refuse de voir ses amis ou sa famille et limite ses interactions sociales,
  • ne parvient pas à se concentrer en classe, à faire ses devoirs à la maison et à trouver la motivation d’aller à l’école.
  • semble abattu, s’isole dans sa chambre, parait déprimé et à fleur de peau.

Des professionnels formés pour traiter l’addiction aux écrans

Si le dialogue est rompu et que vous ne parvenez plus à réguler l’usage des écrans à la maison, il est préférable de vous faire aider. Des consultations spécialisées dans certains hôpitaux et centres de soins existent pour les familles concernées. Les équipes médicales sont formées pour proposer des thérapies comportementales qui visent à réduire le temps d’écran et rééduquer les enfants à vivre en prenant du plaisir à d’autres activités. La dépendance aux écrans n’est pas un caprice mais souvent le signe d’un trouble plus profond qui nécessite une prise en charge par un psychologue, un psychiatre ou un addictologue. Parlez-en à votre pédiatre qui saura vous conseiller la meilleure personne ressource pour votre cas.

Attention au smartphone et gare aux dangers d’Internet et des réseaux sociaux

Si l’addiction aux jeux est désormais reconnue, d’autres troubles sont à l’étude comme la nomophobie (phobie de se passer du téléphone). Elle n’est pas encore formellement classée, mais elle se manifeste de plus en plus fréquemment chez les jeunes enfants et adolescents. Ainsi, la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) relève que « 41% des filles contre 30% des garçons de moins de 25 ans ont eu leur premier téléphone mobile avant 12 ans. » (Les écrans et les jeux vidéo, 2023). Méfiance donc face à un équipement trop précoce des enfants en smartphone !

À titre d’information, le rapport de la « commission écrans » publié en 2024 préconise de « n’autoriser le téléphone portable qu’à partir de 11 ans, via un téléphone sans internet. À partir de 13 ans, elle propose de donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux, puis d’ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux qualifiés d’« éthiques ». L’accès aux réseaux sociaux tels TikTok, Instagram ou Snapchat n’est pas recommandé avant l’âge de 18 ans. »

Les dangers du net sont désormais bien connus et il est impératif d’en protéger les enfants : cyber-harcèlement, pédophilie, contenus violents et à caractère pornographique, désinformation, fake-news, incitation à l’anorexie, discriminations…

smartphone enfant
©Canva Pro

Ressources et associations pour les parents

Plusieurs structures offrent des informations, des conseils et des outils concrets aux parents confrontés à une dépendance aux écrans :

  • e-Enfance est une association reconnue d’utilité publique qui informe, alerte et accompagne les familles. Elle propose un numéro vert Net Écoute (3018) qui a vocation à « prévenir et lutter contre les violences numériques dont sont victimes les enfants et les adolescents dans leur quotidien […] cyber-harcèlement, revenge porn, chantage à la webcam, surexposition aux écrans, jeux vidéo, exposition à des contenus violents et pornographiques, contrôle parental, paramétrage de compte sur les réseaux sociaux ou encore piratage de compte, usurpation d’identité, etc. » (ministère de l’intérieur). Sur son site, l’association met à disposition des fiches pratiques, des ressources sur la surexposition aux écrans et des conseils pour les éducateurs et accompagnants.
  • PédaGoJeux, porté par des experts, aide à décrypter l’univers des jeux vidéo. Il publie des guides pratiques, des fiches d’aide pour bien choisir les jeux vidéo, des analyses sur la dépendance et la régulation des temps de jeu.
  • Des plans nationaux, tels que le Plan d’actions « Pour un usage raisonné des écrans par les jeunes et les enfants » (lancé en février 2022 par plusieurs ministères), proposent des sites d’informations et de ressources sur des sites comme jeprotegemonenfant.gouv.fr, offrant ateliers de parentalité numérique, baromètres annuels, outils pédagogiques (Ministère des Solidarités).
  • des associations interviennent également dans le domaine de l’éducation numérique comme l’Association de protection de l’enfance et de soutien à la parentalité au sein des univers numériques qui à travers son observatoire (OPEN) met régulièrement à jour des « dossiers thématiques, avec de nombreux supports pédagogiques à visionner ou à écouter et des documents et fiches thématiques à télécharger. »

dialogue enfant adulte

Préserver le dialogue, s’informer et… donner l’exemple par du temps partagé

Ces ressources sont conçues pour vous guider et vous offrir du soutien concret en cas de difficulté à gérer la consommation d’écrans de vos enfants. Ils vous donneront plein d’astuces et d’idées pour retrouver l’équilibre au sein de votre famille et aider vos enfants à décrocher pour aller jouer, se reposer ou méditer en toute quiétude. En donnant vous-même l’exemple et en consacrant du temps à votre enfant, vous contribuez à l’éloigner des écrans. Aujourd’hui il fait beau, on sort le panier à pique-nique, les jeux de plein-air et direction la forêt, le lac ou le bord de mer pour se ressourcer en famille !

La surexposition aux écrans n’est pas une fatalité. Il existe de multiples moyens de conduire les enfants à apprécier d’autres activités, tout en conservant l’intérêt éducatif du numérique. Avec du temps, de la patience et le plein d’idées ludiques, il est tout à fait possible de réguler le temps d’écran et de renouer avec une riche palette de jeux et d’occupations enthousiasmantes !

Comment ça se passe chez vous avec les écrans ? Si vous voulez partager vos astuces et conseils pour un usage raisonné du numérique, rendez-vous sur nos réseaux sociaux Facebook et Instagram.

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