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Quel temps d’écran maximal accorder à vos enfants ? 

enfants devant les écrans

La question du temps d’écran revient souvent quand on est parent. Il y a des jours magiques remplis d’activités et de rayons de soleil et d’autres où les écrans tentent de chasser la grisaille. Si un temps d’écran maîtrisé conjuguant détente et ludo-éducatif a ses vertus, l’excès d’ordinateur, tablette, console, télé a bien au contraire des effets négatifs sur le développement et le comportement des enfants. C’est pourquoi bien souvent il est nécessaire de poser des limites à la maison. Entre bon sens et recommandations des autorités sanitaires et des professionnels de santé, quelle durée d’écran autoriser, pour quels usages et pour quels âges ?

Les prescriptions des professionnels de l’enfance concernant le temps d’écran

Avant d’indiquer les préconisations suggérées par les professionnels de santé concernant l’usage des écrans, il est bon de rappeler pourquoi l’excès d’écran est nocif chez l’enfant en particulier. Lorsque l’enfant passe beaucoup de temps devant un écran, quel qu’il soit (tablette, smartphone, ordinateur, télé…), il risque de développer plusieurs troubles.

Rappel des dangers des écrans pour les enfants

Pour faire le point côté statistiques, notons que le BEH (bulletin épidémiologique hebdomadaire du 12 avril 2023) révèle que les enfants de 2 ans regardent en moyenne les écrans 56 minutes par jour. Ce temps passe à 1h20 à l’âge de 3,5 ans et à 1h34 à l’âge de 5,5 ans. Selon un rapport de 2017 de la Santé publique, les mineurs consacrent en moyenne 4 h 11 par jour aux écrans. Chez l’adolescent, ce temps peut monter jusqu’à 7 heures par jour !

Depuis l’explosion du numérique et ses usages de plus en plus précoces, les professionnels de l’enfance (pédiatres, psychologues, puéricultrices etc.) ont relevé une augmentation des pathologies touchant l’enfant :

  • retard de langage (parole et expression langagière – syntaxe et lexique). Les bébés et jeunes enfants sont exposés de plus en plus tôt aux écrans. L’absence d’interactions langagières recule, voire annihile l’apparition du langage. En outre, il s’ensuit un appauvrissement de l’expression orale. La virtualité du monde représenté sur les écrans ne peut palier sa connaissance concrète. Notamment, la sollicitation des 5 sens permet l’exploration du monde environnant. Ce que ne permet pas un écran.
  • retard de développement psycho-moteur. L’absence ou la pauvreté des stimulations autres que celles de l’écran induit un retard dans l’acquisition des facultés mentales et motrices. À l’arrêt des écrans, l’enfant récupère rapidement ces facultés à travers le jeu et un environnement propice.
  • troubles du développement cognitif. La surexposition aux écrans a des effets nocifs sur le développement du cerveau. En effet, il influence la capacité d’attention, les fonctions exécutives et la mémoire. Autant de facultés cognitives qui, non acquises, vont provoquer un retard scolaire.
temps d'écran enfants sur smartphone et tablette
  • troubles du sommeil. « La lumière bleue des écrans bloque la libération de mélatonine, l’hormone du sommeil. L’horloge interne et les cycles de sommeil s’en trouvent perturbés. » (source e-enfance.org). L’enfant ne ressent pas le besoin de dormir et a des difficultés pour s’endormir. Il peut aussi se réveiller plusieurs fois par nuit, se réveiller trop tôt, ou trop tard à cause de la fatigue.
  • santé mentale : apathie, dépression, troubles de l’anxiété, stress, difficultés comportementales et relationnelles, troubles de l’humeur. L’ « […] enquête de Hinkley et al., (2014) […] établit une corrélation négative entre l’utilisation des médias électroniques et le bien-être ». (source Direction Interministérielle de la Transformation Publique (DITP), rapport « Promouvoir un bon usage des écrans par les familles », janvier 2022),
  • santé physique. Diverses pathologies peuvent survenir comme le surpoids, l’obésité. Mais on relève aussi des troubles oculaires (fatigue oculaire, syndrome de l’œil sec et myopie fonctionnelle). De même, certains enfants souffrent de migraines et des conséquences d’une mauvaise posture. (source e-enfance)

Quelle durée d’écran pour quel âge ?

Face à ce constat de nocivité multiple de la surexposition aux écrans, les professionnels ont établi une grille de recommandations sur la durée et les usages des écrans. Ils sont arrivés à des conclusions convergentes résumées dans le BEH du 12/04/23.

« L’Organisation mondiale de la santé et l’Académie américaine de pédiatrie recommandent de ne pas exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans, puis de limiter le temps à 1 heure par jour entre 2 et 5 ans . En France, la limite d’âge « sans écran » a tendance à être fixée à 3 ans, sous l’impulsion des balises « 3-6-9-12 » proposées en 2008 par le Dr Serge Tisseron, puis de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom, ex-CSA). Depuis 2019, le Haut Conseil de la santé publique et l’Académie nationale de médecine recommandent de ne pas exposer les enfants de moins de 3 ans aux écrans, si certaines conditions ne sont pas réunies (présence d’un adulte, interactivité). Enfin, Santé publique France (par l’intermédiaire du Plan national nutrition santé) et l’Anses fixent quant à elles l’âge limite à 2 ans ».

source BEH 12/04/23

La règle des 3-6-9-12

La mention du docteur Serge Tisseron renvoie à son ouvrage 3, 6, 9, 12, Apprivoiser les écrans et grandir (Éditions Eres, 2018) célèbre pour sa formule mnémotechnique de balises d’âge. On peut la reprendre sous forme de tableau synthétique.

Âge de l’enfantTemps d’écran
3-6 ans20 minutes
6-8 ans30 minutes
8-10 ans45 minutes
10 ans et plus1 heure
enfants et temps d'écran

Par ailleurs, Serge Tisseron évoque aussi les types d’activités sur écran en fonction de l’âge. Voici ce qu’il faut retenir :

  • avant 3 ans, pas d’écran (ni télévision) ;
  • avant 6 ans, pas de console de jeux. Durée d’écran limitée à 1/2h à 3 ans et 1h maximum à 6 ans pendant un temps de partage parent/enfant ;
  • avant 9 ans, pas d’internet. Durée d’écran limitée à 2h maximum en favorisant les activités de création numérique (photo, vidéo, montage) et les contenus éducatifs ;
  • avant 12 ans, pas d’internet seul. Accompagnement parental pour encadrer et limiter le temps d’écran. Paramétrage des équipements numériques (extérieur et wi-fi de la connexion fixe) pour bloquer l’accès aux contenus sensibles.

Règle des 4 pas

Par ailleurs, de son côté la psychologue Sabine Duflo a défini la formule des 4 Pas :

  • Pas d’écran le matin
  • Pas d’écran durant les repas
  • Pas d’écran avant de s’endormir
  • Pas d’écran dans la chambre de l’enfant

Ces règles évitent de devoir constamment rappeler à l’ordre les enfants. Elles contribuent à éviter les conflits, surtout si on les a édictées avant toute utilisation des écrans. Donc dès 3 ans.

Contrôle des contenus adaptés à l’enfance et accompagnement parental

D’une manière générale, l’accès à la télévision et à Internet sans contrôle des contenus ni restriction d’âge présente un danger pour les enfants. En effet, le risque est grand qu’ils soient exposés à des contenus non adaptés. Il peut s’agir de contenus violents ou contenant des scènes de sexe explicite, mais aussi de publicité, voire de propagande. En outre, les réseaux sociaux et messageries instantanées rendent les enfants vulnérables à l’intrusion malveillante.

Nécessité de limiter et contrôler les contenus télévisuels et en ligne

De fait, le temps d’écran a un impact sur le développement de l’enfant, mais les types de contenus visibles sur écran aussi. On identifie trois catégories distinctes :

  • les dessins animés et films diffusés sur des chaines télévisuelles ou des plateformes réservées aux enfants,
  • les jeux et activités ludo-éducatives sur écran accessibles via une console ou une application,
  • les contenus vidéos en ligne sans accès spécifique enfants et sans contrôle parental.
enfant consultant une tablette dans sa chambre

Ainsi, d’après le rapport du DITP « Promouvoir un bon usage des écrans par les familles » (2022), à propos de la sécurité en ligne, « passer plus de temps devant un écran augmente le risque d’être exposé à des dangers sur internet, par exemple : l’accès aux contenus nocifs (ex : violents ou pornographiques), le harcèlement, et les dangers rares, mais graves, comme l’exploitation, la sollicitation et la manipulation psychologique des enfants. »

©Canva Pro

Même si ces préventions n’ont l’air de concerner que les adolescents, une enquête Axa Prévention montre que « près d’un enfant âgé de 9 à 11 ans sur deux (52% précisément) est connecté à internet tous les jours ou presque. Et 22% sont déjà inscrits sur un ou plusieurs réseaux sociaux [Instagram, Tik Tok, Snapchat…], malgré leur interdiction théorique aux moins de 13 ans. » (source Le Figaro du 22/06/23, article de Klara Durand).

La nécessité d’un accompagnement et d’un contrôle parental face aux dangers d’Internet

En outre, « la surexposition aux écrans soulève aussi d’autres questions relatives à l’addiction aux jeux vidéo ou aux jeux de hasard en ligne, (…) ou encore aux mauvaises rencontres en ligne, qui  peuvent engendrer cyber-harcèlement, arnaques en ligne, pédophilie, etc. » (source e-enfance)

Ainsi, parallèlement au contrôle de la durée du temps d’écran, les parents ont aussi un rôle important de surveillance des contenus accessibles via la télévision et internet. Ils veilleront à s’assurer que ces contenus sont adaptés à l’âge de leur enfant. Pour cela, il peuvent :

  • interdire les écrans dans la chambre pour éviter l’isolement et limiter les tentations,
  • créer une session enfant sur la télé et sur l’ordinateur pour restreindre l’accès aux contenus,
  • activer le contrôle parental pour paramétrer le temps d’écran (consoles et plateformes de streaming sur abonnement) et le type de contenus autorisés (YoutTube Kids). À titre d’exemple, on peut paramétrer la console Nintendo Switch, très prisée par les 8-10 ans, pour qu’elle s’éteigne au-delà d’un temps de jeu prédéfini par le parent.
  • vérifier l’âge recommandé pour le film ou le jeu vidéo. Au passage, on peut noter que l’âge indiqué sur les jeux vidéo correspond davantage à l’univers du jeu qu’à sa jouabilité par l’enfant. Cela induit en erreur les parents qui pourraient penser que les jeux à partir de 3 ans conviennent effectivement à cet âge. Or, il n’en est rien. D’une part, les jeunes enfants ont tout intérêt à développer prioritairement le panel des compétences psychomotrices qui les conduisent à l’autonomie physique et psychique, et donc à reporter à plus tard les jeux vidéos. D’autre part, ces jeux sont souvent bien trop complexes en terme de coordination. Ou alors ils sont trop limités, en l’occurence à l’usage de l’index par exemple au lieu de solliciter l’ensemble de la main (notamment dans les jeux sur tablettes).
  • prendre en compte la personnalité de leurs enfants pour ajuster les recommandations officielles. Ce n’est pas parce qu’un film est indiqué « à partir de 4 ans » qu’il convient à tous les enfants. Rien ne sert d’anticiper l’âge préconisé pour les films si l’enfant n’est pas prêt. La sensibilité de l’enfant est un critère important à prendre en compte.

Enfin, d’une manière générale, en tant que parent on peut rendre le temps d’écran plus interactif, voir éducatif. Tout d’abord, on peut regarder un film ou une série animée en famille. Ensuite, on peut passer du temps avec son enfant pour faire une partie de jeu vidéo ou regarder son enfant jouer. Pendant tous ces temps communs, les parents peuvent commenter ce qui se déroule à l’écran, poser des questions, s’intéresser au jeu ou à l’histoire. Bref interagir et susciter du dialogue parent/enfant.

©Canva Pro

jeunes enfants devant une tablette temps d'écran

Les applications de contrôle parental payantes

Si certains contrôles parentaux sont complets et efficaces, d’autres déçoivent sur certains matériels. Au point que l’on peut se demander s’ils servent vraiment à quelque chose. C’est le cas des appareils Apple qui fonctionnent sous iOS. Pour pallier cette difficulté, on peut recourir à une solution payante. Il y a par exemple Qustodio qui permet de gérer tous les équipements de tous les enfants du foyer (Qustodio Basic : 42,95 €/an (jusqu’à 5 dispositifs) ou Qustodio Complete : 75,95 €/an (dispositifs illimités). Ainsi, on peut définir la durée par application et les plages horaires pour chaque jour et interdire certaines activités. Dans la même veine, il y a aussi Xooloo (de 29,99 €/an pour 1 dispositif jusqu’à 59,99 €/an pour un nombre illimité de dispositifs).

On trouve encore d’autres applications qui incluent la gestion du temps d’écran comme Wondershare FamiSafe, Kaspersky Safe Kids, Parentaler, Norton Family…

Comment maîtriser le temps d’écran des enfants ?

Une fois qu’on a établi un contrôle fiable des contenus sur écran accessibles aux enfants, reste encore la question du contrôle du temps. En effet, même si on sait qu’à chaque âge correspond un temps d’écran, on peut avoir du mal à en limiter la durée. Voici quelques conseils pour instaurer de bonnes pratiques en famille. Sachant bien sûr que la règle connait des exceptions et que par 40° de fièvre ou face à une suite de vomissements répétés, un écran rend bien des services pour adoucir ces moments difficiles. À vous de juger quand la limite peut être dépassée !

Règles et limites : rituels et contrôle du temps

L’efficacité d’une règle s’éprouve à travers sa régularité. Donc premier conseil : appliquez strictement la limite de temps définie et explicitez/justifiez les dépassements. Avant d’acquérir, d’installer ou d’allumer un nouveau matériel, fixez la règle au préalable. Ainsi, vous allez définir ensemble des plages horaires en précisant :

  • les jours autorisés (que le week-end, que les vacances, uniquement le mercredi etc.).
  • les horaires : jamais le matin, après le déjeuner, avant le dîner etc. en fonction de votre organisation familiale.
  • la nature des activités sur écran autorisées : jeux vidéo, applications éducatives, dessins animés, films, vidéos documentaires etc.
  • la durée d’écran : en fonction du moment dans la semaine et dans la journée, en fonction de l’âge.
enfant temps d'écran devant smartphone

Pour vous aider à faire respecter la règle, vous avez tout intérêt à établir un rituel. Par exemple, vous demandez à votre enfant de toujours faire ses devoirs avant d’allumer la télévision. Ou encore, il devra prendre sa douche avant d’entamer une partie. D’autre part, les activités ludo-éducatives (jeux mathématiques, apprentissage d’une langue…) gagnent à être courtes et régulières pour être efficaces. Prévoyez des plages de 5 à 10 minutes en restant à proximité de votre enfant pour l’aider éventuellement.

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Quels sont les signes indiquant que le temps d’écran des enfants doit être réduit ? 

Si votre enfant devient irritable, qu’il perd l’appétit ou au contraire mange devant les écrans et est en surpoids. S’il présente des troubles du sommeil (endormissement, réveils nocturnes, cauchemars…), que ses résultats chutent à l’école. S’il s’isole et refuse de sortir de chez lui. Tous ces comportements et bien d’autres qui vous alarment car ils sont inhabituels peuvent être le signe que votre enfant passe trop de temps devant les écrans.

Des activités autonomes comme alternative aux écrans

Par ailleurs, le meilleur moyen de limiter les écrans est de proposer aux enfants des activités variées et attractives. Bien souvent, les enfants manifestent un intérêt immédiat pour les écrans. Cela n’a rien à voir avec la paresse ou le désintérêt pour les autres jeux. Simplement, tout comme pour les adultes mais dans une moindre mesure, le cerveau est littéralement capté par les images.

En effet, nos réflexes archaïques nous portent à une vigilance accrue face aux images animées interprétées par le cerveau comme des objets en mouvement. Dans la nature, nous devons nous méfier des prédateurs en approche et autres signaux envoyés par les mouvements naturels des végétaux et animaux. Il en va de notre survie et il est quasiment impossible de s’extraire d’une image animée. Cela est d’autant plus vrai chez l’enfant qui n’a pas conscience du « piège » des images.

enfants devant des écrans

Mais essayez de passer devant une télévision sans même y jeter un oeil, cela risque d’être difficile si vous n’avez pas été prévenu d’y résister volontairement !

C’est pourquoi parfois la lutte semble inégale face aux autres types de jeu. Le meilleur moyen de combattre ce leurre visuel qui confine presque à l’hypnose, est de limiter la durée d’exposition, mais aussi de varier les jeux hors écran. Deux alternatives aux écrans se posent alors : les jeux autonomes et les jeux en famille.

La première catégorie des jeux autonomes apparaît parfois comme un eldorado inatteignable. Dans un idéal, nous souhaiterions que nos enfants trouvent eux-mêmes l’occupation qui les passionne. Celle dans laquelle ils sont autonomes et qui les mobilisent dans leur créativité, imagination et réflexion. Si cela se produit parfois, bien souvent notre aide ou participation est requise, alors que nous ne sommes pas toujours disponibles. L’enfant a tôt fait de se plaindre qu’il s’ennuie ou qu’il ne sait pas quoi faire. L’écran semble répondre à cette vacuité d’occupation.

Et pourtant il existe une multitude d’activités libres (et encadrées pour les plus jeunes mais qu’ils peuvent faire seuls). En voici une liste non exhaustive :

enfants jouant au tangram alternative aux écrans
  • toutes activités de manipulation (jeux d’eau, jeux de sable, pâte à modeler, pâte à sel, mosaïques et autres procédés artistiques, perles, couture, cuisine, ménage, soins aux animaux domestiques etc.)
  • la fabrication, conception d’objets à partir de recyclage ou de compilation d’objets (cartons, bouteilles, bouchons, papier journaux etc.)
  • agencement de décors avec des figurines, des poupées, des peluches etc.
  • jeux d’imitation avec déguisements et maquillage.
  • lecture silencieuse pour les plus grands et feuilletage d’albums pour les plus jeunes.
enfants jouant avec des cartons alternative aux écrans jeux d'imagination
  • écoute de musique, d’histoires et de documentaires audio sur une enceinte, liseuse, conteuse, ou boîte à histoires.
  • pratique de la musique, du dessin, de la peinture et du modelage (compatible avec l’écoute de contenus audio !).
  • activités de plein air dans le jardin. Les activités sont multiples ! Tout d’abord, il y a le jardinage ainsi que la construction d’abris pour les hérissons, de cabanes à oiseaux, de collecte de feuilles pour un herbier ou une activité artistique, DIY etc. Ensuite, il y a les activités sportives avec les jeux de ballon, l’élastique, la corde à sauter, le jeu de raquette etc. Toutes ces activités peuvent inclure des enfants de différents âges au sein d’une même fratrie. Ce qui est bien pratique pour occuper tout le monde en même temps, mais aussi utile pour responsabiliser les aînés.
enfants jouant en plein air alternative aux écrans

Montrer l’exemple et partager du temps ensemble

Enfin, autre facteur qui influence également le degré d’emprise des écrans à la maison : le modèle parental. Les enquêtes montrent bien que plus les parents ont eux-mêmes un recours fréquent aux écrans et plus les enfants s’y adonnent eux aussi. De ce fait, il est profitable de s’interroger nous-même, en tant qu’adulte et parent, sur nos usages des écrans. Commençons par admettre que nous les utilisons beaucoup, parfois trop, pour amorcer un changement d’habitudes et inspirer nos enfants sur l’attitude à adopter face à un excès d’écrans.

enfants qui cuisinent avec leur mère alternative aux écrans

Par ailleurs, les activités à pratiquer en famille constituent une alternative importante aux divertissements sur écran. Bien sûr elles nécessitent un temps de présence et de disponibilité, mais celui-ci contribue aussi à maintenir une bonne entente et complicité avec ses enfants. Donc que du positif !

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Les possibilités sont évidemment infinies et propres à chaque famille : jeux de société, jeux d’imagination, lectures, sorties culturelles et sportives, jeux de construction mais aussi cuisine ou jardinage à quatre mains…

Temps d’écran passif et actif : trouver le bon équilibre

Par ailleurs, les types d’activités sur écran sont également très variés et il faut en tenir compte en tant que parent. Certains sont passifs comme le visionnage de dessins animés, d’autres nécessitent une interaction entre l’enfant et la machine comme le jeu vidéo et les activités ludo-éducatives. Ces différentes activités n’impliquent pas les mêmes problématiques quant au développement et au comportement de l’enfant.

Le jeu vidéo occupe une position plus ambigüe car il confine parfois à l’hypnose, tout en sollicitant constamment l’action. Même si le jeu vidéo réclame souvent de la réflexion, de la persévérance et des compétences de coordination, il ne permet pas de mettre en oeuvre toutes les compétences nécessaires à un développement harmonieux de l’enfant. Sous couvert de réclamer des actions de la part des enfants, le jeu vidéo s’avère plutôt répétitif sur le plan psycho-moteur. En outre, son immersivité éloigne les enfants du monde concret qu’ils devraient pourtant tenter de décrypter pour y trouver leur propre place.

Le cas particulier de la dépendance au jeu vidéo

En outre, les jeux vidéo entraînent une hyper stimulation qui favorise l’excitabilité et la dépendance. Chaque réussite déclenche une production de dopamine (satisfaction) qui incite le cerveau à renouveler l’expérience. D’où les problèmes récurrents de dépassement de temps de jeu. Car il est tentant de cumuler toujours plus d’étoiles ou de pièces, de pierres précieuses et de potions magiques…

C’est pourquoi, il convient d’être particulièrement vigilants pour ne pas se laisser déborder par le temps de jeux vidéo. Fixer des règles dès le début évite la plupart des conflits. Toutefois en cas de grande difficulté (troubles de la santé mentale et physique, conflits relationnels), des consultations spécialisées dans l’addiction au jeu peuvent être entreprises pour tirer l’enfant de cette ornière.

©Canva Pro

addiction aux écrans et aux jeux vidéos

En outre, le site e-enfance attire l’attention sur le fait que les enfants « anxieux [risquent de] considérer les jeux vidéo comme une échappatoire leur permettant de s’extraire de la réalité et d’avoir le contrôle. » Le décrochage scolaire et l’isolement doivent alerter pour une prise en charge rapide.

Équilibre entre divertissements passifs et actifs sur écran

Dans le temps d’écran que vous allez définir avec votre enfant, vous veillerez à détailler les supports et activités. Vous penserez à équilibrer des temps de détente adaptés et des temps plus actifs de jeux, préférentiellement éducatifs. En optant pour une application éducative dont vous aurez vérifié les objectifs et moyens pédagogiques, vous donnez la possibilité à votre enfant d’apprendre avec des outils numériques adaptés à son âge et ses capacités. Ainsi il pourra s’initier à la lecture, l’écriture, une langue étrangère grâce à des sessions adaptées. Les activités ne doivent pas durer plus de 10 minutes par jour.

enfants qui jardinent au grand air

De cette manière, le fractionnement des jeux et divertissements rythme la journée et évite de laisser les enfants trop longtemps devant les écrans. En un mot, vous allez vous rendre maître du temps d’écran en en vérifiant la quantité et la qualité.

©Canva Pro

En conclusion, on peut dire que la maîtrise du temps d’écran passe par des règles simples, claires, et édictées tôt. Surtout, ces règles doivent être scrupuleusement respectées. Ce qui n’exclut pas des exceptions, qui feront d’ailleurs partie de la règle tout comme en grammaire ! Votre grammaire des écrans à vous sera de contrôler l’accès aux écrans. Vous devrez activer la protection et le contrôle parentaux. Et vous veillerez à la variété et à la qualité des contenus sur écrans. Mais aussi, dans un souci d’équilibre, vous continuerez de proposer d’autres activités manuelles, artistiques, culturelles et sportives. Ainsi, vous accompagnerez le développement sensoriel, psychomoteur, intellectuel et émotionnel de vos enfants pour leur donner toutes les chances de s’épanouir.

Et chez vous, quelles sont vos astuces pour limiter les temps d’écran ? Rendez-vous sur nos réseaux sociaux FB et Instagram pour partager votre expérience !

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