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L’autonomie des enfants à travers dix questions de parents

autonomie enfant

La problématique de l’autonomie recouvre un champ éducatif large. Elle concerne aussi bien le tout-petit que l’élève de fin de primaire et l’adolescent. L’enfant acquiert au fur et à mesure de son développement des capacités qui lui permettent d’effectuer seul certaines tâches et activités. Que ce soit pour le sommeil, la propreté, le jeu, les apprentissages, l’enfant franchit des étapes qui le conduisent vers l’autonomie. Quels sont les repères à retenir et quels sont les moyens d’aider son enfant à devenir autonome ? Pour y répondre, nous nous appuierons sur les questions les plus fréquemment posées par les parents.

Hygiène, alimentation, sommeil : l’autonomie des tout-petits

Le développement moteur de l’enfant suit des stades. Jean Piaget, célèbre psychologue suisse, a dégagé trois stades principaux : le stade sensori-moteur chez le bébé, le stade de préparation et de mise en place des opérations concrètes chez l’enfant et le stade des opérations formelles chez l’adolescent. Chaque stade inclut l’intégration d’opérations concrètes, puis abstraites que l’enfant va accomplir jusqu’à autonomie complète.

À quel moment un enfant peut-il prendre sa douche ou son bain tout seul ?

Vers l’âge de 2 ans, l’enfant est capable de laver certaines parties de son corps, en imitant nos gestes. À 3 ans, il sait tout faire mais a encore besoin d’une supervision. Enfin, à 5 ans, il peut prendre sa douche tout seul. Ces âges ne sont que des repères bien évidemment. Certains enfants peuvent être prêts plus tôt ou plus tard en fonction de leur développement psychomoteur et de leur coordination motrice.

enfant qui prend son bain en autonomie

D’une manière générale, on considère qu’il ne faut jamais laisser seul dans son bain un enfant de moins de 6 ans. Avant cet âge, le risque de noyade, même dans une petite quantité d’eau, n’est pas exclu. Prudence donc ! En laissant la porte entrouverte, vous pouvez garder une oreille attentive à ce qui se passe. Si votre enfant a l’habitude de jouer ou de chanter, vous irez vérifier que tout va bien quand vous n’entendrez plus rien.

©Canva Pro

Placer un tapis anti-dérapant dans la baignoire et dans la douche évite à l’enfant de glisser. Mais, attention, cette protection n’anticipe pas toutes les acrobaties des enfants. L’autonomie de l’enfant lors de la douche ou du bain suppose que le risque d’accident soit maîtrisé.

L’enfant est autonome quand il sait se laver tout seul et se comporter sans danger dans le bain ou la douche. Le besoin d’intimité et de détente, couplé souvent à un temps de jeu, poussent les enfants à vouloir se débrouiller seuls dans la salle de bain. Vers 5-6 ans, ils vont chercher leur pyjama, se déshabillent, se lavent. Ils se sèchent le corps et les cheveux et mettent leurs affaires dans le panier à linge tout seuls. Ils vont également commencer à se brosser les dents. Même s’il est recommandé aux parents de conserver la prise en charge du brossage des dents avant le coucher.

Quand les enfants sont-ils capables de choisir leurs vêtements en toute autonomie ?

Tout dépend de ce qu’on entend par choisir ses vêtements. S’agit-il de s’habiller selon ses goûts personnels ou bien en fonction de la météo, ou encore du contexte ? Il semble que l’on sous-entende un peu tout cela dans cette question. Avec l’entrée à l’école maternelle, l’enfant va apprendre à devenir de plus en plus autonome pour enfiler son manteau et ses chaussures. Cela fait d’ailleurs partie des objectifs de la Petite Section. L’enfant a parfois déjà des préférences vestimentaires : du rouge comme Marinette de Miraculous ou du bleu comme Chase de la Pat’Patrouille… Il déteste les chaussettes qui serrent, les pulls qui grattent, les boutons pression…

Entre 3 et 5 ans, l’enfant s’amuse à s’habiller tout seul en piochant dans ses tiroirs, enfilant parfois une robe par-dessus un pantalon ou trois T-shirts l’un sur l’autre. Les couleurs et les motifs s’associent dans un patchwork discutable. Et on se demande parfois ce que vont penser les « autres parents » s’ils croisent notre enfant habillé ainsi ! Elle a voulu s’habiller toute seule ce matin ! Il adore ce sweat, j’ai dû l’acheter en trois exemplaires… Je lui ai dit qu’il faisait froid, mais elle a voulu mettre son short d’été !

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enfant qui cherche des vêtements dans son placard pour s'habiller en autonomie

Finalement, nous laissons faire nos enfants et… c’est une bonne idée ! Parce qu’en optant pour telle et telle tenue, il développe ses goûts et s’affirme. Mais aussi parce que ses choix font l’épreuve du réel et qu’il va ainsi constater que le pantalon en lin au mois de février ne tient pas assez chaud. Cette connaissance sensorielle l’incitera à changer d’option lors d’une prochaine sortie. La guerre des manteaux, ouverts ou fermés, portés ou balancés sur le banc de la cour, n’a toujours pas fini d’opposer enfants et adultes. On s’étonne toujours qu’un enfant ait perdu son manteau en plein hiver, sans réellement comprendre que quand il joue à l’épervier, il a chaud !

De fait, les enfants dès 4 ans sont tout à fait capables de choisir leurs vêtements. Mais il faudra attendre l’âge de raison pour qu’ils aient intégré l’ensemble des paramètres extérieurs. Un pantalon large pour aller à la piscine, la petite chemise à carreaux offerte par mamie pour l’anniversaire de tonton, les bottes en caoutchouc pour la balade en forêt…

Quand peut-on attendre d’un enfant qu’il mange seul sans aide ?

La question de la prise des repas en autonomie ne dépend pas uniquement des aptitudes des enfants. L’alimentation constitue l’un des tout premiers liens parent/enfant, un lien essentiel lié à la survie de l’enfant dès sa naissance. D’où le terme de nourrissons pour désigner les bébés de 1 à 23 mois [nouveaux-nés entre 0 et 27 jours]. L’attachement du nourrisson à ses parents et à ses proches passe par les soins et le nourrissage tout autant, voire plus encore, que la parole et les gestes d’affection. Commencer à manger seul pour un enfant revient donc à se détacher de la relation fusionnelle qui prévaut aux premiers temps de la vie.

Certains enfants de 3 ou 4 ans réclament encore à leurs parents d’être nourris à la cuillère, comme un tout-petit. Pourtant, ils se débrouillent seuls à la cantine ! Avec du temps et de la patience, on peut les inciter à aller vers plus d’autonomie. En outre, ce sont des enfants qui ont besoin d’être rassurés sur le fait que grandir n’implique aucunement la perte de l’amour de ses parents. Lorsque l’enfant refuse de manger tout seul quand vous le mettez à table avant vous, essayez de prendre vos repas ensemble. Ainsi vous lui montrerez que vous ne pouvez pas passer votre temps à le nourrir puisque vous devez vous-même manger. Donnez-lui des objectifs simples, comme manger la moitié de son assiette tout seul. S’il a faim et que vous êtes en train de manger aussi, il y a des chances pour qu’il finisse tout.

bébé qui mange tout seul

Par ailleurs, il est important d’encourager son enfant dans ses efforts de coordination pour porter sa cuillère à sa bouche. Et de ne surtout pas focaliser sur la propreté (pensez à protéger votre sol !). Le bébé pourra rapidement manger tout seul des bouts de pain, des biscuits à la cuiller, des compotes en gourde puis des morceaux avec ses doigts (viande, légumes, pâtes…). L’usage de la cuillère s’acquiert en mangeant une purée, un yaourt, une compote. Puis il se perfectionne pour attraper des pâtes, du riz, des morceaux de légumes…

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En maternelle, un enfant maîtrise ses gestes pour manger en autonomie, même s’il peut encore avoir besoin d’aide pour couper et éplucher. Puis, la coordination de la fourchette et du couteau vient plus tard, aux alentours de 6/8 ans. Mais on peut considérer que si le repas est adapté, l’enfant peut manger sans aide avant l’âge de 3 ans.

À quel âge un enfant peut-il commencer à dormir seul dans sa chambre ?

Cette question ne se pose que pour les enfants qui ont passé leurs premiers mois dans la chambre de leurs parents. C’est souvent une solution rassurante et pratique pour pouvoir se lever rapidement sans réveiller toute la maisonnée. En revanche, dès que le bébé fait ses nuits, on peut le coucher dans sa chambre. Pour faciliter la transition, on pourra mettre en place un rituel du coucher (musique, comptine, lecture d’un livre pour bébé…). À titre indicatif, les bébés intègrent le rythme circadien aux environs du troisième mois, parfois plus tôt, souvent plus tard. Dans tous les cas, il est recommandé d’habituer son enfant à dormir dans sa chambre avant l’âge de 8 mois.

En effet, vers 9 mois, les bébés passent par l’étape de l’angoisse de la séparation. Dès que le parent quitte la pièce, le bébé pleure et s’arrête immédiatement quand il revient. Cette expérimentation de l’éloignement, de l’absence, peut provoquer des troubles du sommeil. Et donc rendre plus délicat le passage des nuits de la chambre des parents à celle de l’enfant.

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bébé qui dort dans sa chambre

Plus tard, d’autres problèmes de sommeil peuvent affecter l’enfant, comme les terreurs nocturnes, les cauchemars, le somnambulisme. Heureusement, il existe des solutions pour y remédier et accompagner l’enfant vers l’autonomie complète (aller se coucher et s’endormir sans difficulté, ne pas se réveiller en pleine nuit et être reposé au réveil). En général, le sommeil s’améliore à l’entrée en maternelle et se stabilise avant l’entrée en CP. Des troubles peuvent néanmoins ressurgir à l’adolescence et nécessiter une prise en charge par un spécialiste (psychologue, hypnothérapeute, sophrologue…).

L’autonomie au quotidien : trajet, argent de poche, écrans…

L’entrée à l’école élémentaire marque un tournant pour l’enfant. Il devient progressivement lecteur et commence à mieux comprendre comment fonctionne le monde qui l’entoure. Il a conscience des dangers et sait se comporter pour éviter les risques. Pour l’engager vers davantage d’autonomie, les parents lui confient de plus en plus de tâches ménagères et peuvent s’absenter pour de courts moments sans inquiétude.

À quel âge un enfant peut-il aller à l’école tout seul (à pied, à vélo) ?

En théorie, vers l’âge de 9/10 ans (CM1/CM2), les enfants sont capables de se rendre à pied à l’école. Toutefois, il convient d’évaluer la dangerosité du trajet. Les enfants habitant à moins de cinq minutes ou empruntant un itinéraire sans intersection et relativement fréquenté ont plus de facilité à se déplacer. La décision de laisser un enfant rentrer seul de l’école dépend du trajet. Même si l’enfant sait se repérer et qu’il va déjà chercher le pain en bas de la maison, il peut être mis en danger sur le trajet école/maison. C’est la raison pour laquelle la sécurité routière a mis en place un permis piéton pour les élèves de CE2.

En effet, les données statistiques font état d’une augmentation de 8% du nombre de piétons tués en 2005, alors que le nombre de morts sur la route diminue. De même, 1 enfant sur 4 tué sur la route est un piéton. En outre, dans 20% des cas c’est le comportement de l’enfant qui est à l’origine de l’accident. À noter aussi que l’accident a toujours lieu sur la chaussée, entre l’école et la maison (44%), vers 16-19h. D’où l’importance d’étudier le trajet et d’en vérifier la dangerosité : la visibilité est-elle suffisante à hauteur d’enfant ? Il y a-t-il des couloirs de vélo ? S’agit-il d’un passage piéton sans feu de signalisation ? La voie comporte-t-elle un ou deux sens de circulation ?

enfant à vélo

Si vous habitez loin de l’école et qu’il faut que votre enfant traverse plusieurs artères, le risque d’accident augmente. En effet, d’une part, un enfant n’a pas encore toutes les capacités pour anticiper le comportement des conducteurs (de vélo, de véhicules motorisés, de livreurs…). D’autre part, plus petit de taille, il est aussi moins visible dans le trafic automobile (privilégiez les vêtements colorés !). Pour toutes ces raisons, même s’il est prudent et qu’il a envie de se débrouiller seul, votre enfant pourrait ne pas être autorisé à rentrer tout seul.

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Plusieurs solutions existent pour s’y préparer néanmoins : fractionner le trajet, se donner rendez-vous à une étape clé, demander à un adulte accompagnant un autre enfant de le surveiller pendant les traversées. Il faut trouver le juste dosage pour autoriser sans mettre en danger. L’idée est préparer ainsi son enfant à des trajets plus longs et compliqués, notamment en prévision du collège. D’autant plus que la sécurité routière relève un nouveau pic d’accidents vers l’âge de 11-12 ans, au moment de l’entrée en 6ème.

Quand un enfant peut-il rester à la maison seul pour une courte durée ?

En dessous de 6 ans, l’enfant accepte difficilement de rester tout seul. De toute façon, avant 5 ans, la maison présente de nombreux dangers pour un jeune enfant. Tenté d’attraper un paquet de bonbons dans le placard, il bascule et se blesse. Il ouvre la fenêtre, se penche pour voir si vous arrivez et tombe. L’enfant livré à lui-même encourt de nombreux risques, lorsqu’il est très jeune.

En revanche, vers 6/7 ans, si vous le laissez quelques minutes pour aller à la pharmacie ou descendre chercher un colis, cela ne pose aucun problème. La durée de votre absence va progressivement s’allonger à mesure que votre enfant grandit et murit. Dans tous les cas, il est recommandé d’attendre l’âge de 9/10 ans pour vous absenter plus d’une heure.

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enfant qui joue en autonomie

Afin de rassurer votre enfant, vous pouvez lui indiquer précisément ce qu’il peut faire pendant votre absence. Par exemple, il pourra prendre son goûter, lire un livre, écouter de la musique, réviser sa poésie, regarder un documentaire ou un dessin animé. Un affichage de l’organisation familiale lui rappellera les activités et horaires de chacun. Ainsi, il saura quoi faire et à quelle heure vous rentrez. Enfin, vous lui laisserez les numéros d’urgence à composer en cas de besoin.

À quel âge les enfants peuvent-ils commencer à gérer un petit montant d’argent de poche ?

Très tôt, les enfants possèdent quelques pièces. Ils les collectionnent et jouent au marchand avec de la vraie monnaie. Puis vient le temps des premières dents de lait et de la petite souris. Avec la somme trouvée sous l’oreiller l’enfant pourra soit économiser, soit réaliser un achat. Vers l’âge de 8 ans, il commence à élaborer des projets personnels et désire investir lui-même dans des objets qui ont une grande importance pour lui. Qui sait d’ailleurs si ces objets, dans quelques années, ne prendront pas de la valeur dans la catégorie « vintage » ? Comme les produits dérivés Harry Potter ou des figurines Pop Mart ?

Certains parents commencent à donner de l’argent de poche dès la fin de l’école primaire. Mais en général, il concerne plutôt les adolescents. Toutefois, un enfant de 9/10 ans qui part en vacances ou en classe nature est tout à fait capable de gérer une petite somme d’argent. À condition bien sûr de veiller à son éducation financière. La gestion d’une somme régulièrement allouée, en liquide ou sur un compte avec une carte de paiement à autorisation systématique, correspond aux besoins des jeunes qui deviennent indépendants. Certaines banques proposent cette carte aux mineurs à partir de 10 ans, mais la plupart plutôt à 12, voire 15 ans.

gérer son argent de poche en autonomie

Bien souvent les enfants vont développer leur autonomie grâce à leurs activités extra-scolaires : pour aller au centre sportif ou au cours de théâtre par leurs propres moyens et s’acheter un goûter en chemin. Pour retrouver des amis à la librairie et craquer pour le tome 25 de One Piece

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Quand les jeunes peuvent-ils utiliser des appareils électroniques (tablettes, ordinateurs) de manière responsable ?

Par responsabilité, on sous-entend un ensemble de compétences propres aux usages numériques. À l’école, les élèves de CM2 valident des compétences numériques dans leur dernier livret de l’année scolaire. Ainsi, ils doivent être capables de trouver des informations et des données fiables, de communiquer (partager, collaborer…), de créer du contenu et d’assurer la sécurité et la protection des données personnelles. L’éducation aux médias et à l’information inclut la vigilance face aux fake news, l’attitude à adopter face au cyber-harcèlement, hameçonnage et phishing, les bonnes pratiques concernant les droits d’auteur et la vie privée.

À titre de repère, on peut s’appuyer sur la règle des 3-6-9-12 ans du psychiatre Serge Tisseron : « pas d’écran avant trois ans, pas de console de jeu personnelle avant six ans, pas d’Internet accompagné avant neuf ans et pas d’Internet seul avant douze ans (ou avant l’entrée au collège) ». L’objectif est de limiter les effets de la surexposition aux écrans sur le développement des enfants.

Un enfant peut utiliser un appareil électronique en autonomie dès le plus jeune âge, mais pas sans encadrement. Il faut, a minima, créer une session enfant soumise au contrôle parental. En effet, la limitation des contenus et du temps d’écran protège l’enfant des intrusions malveillantes, des contenus publicitaires, des achats intégrés… Par ailleurs, elle incite à réfléchir aux alternatives aux écrans pour investir ou réinvestir des activités tout aussi attractives que les écrans.

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enfant et écran utilisation en autonomie des outils numériques

Entre 9 et 12 ans, l’accompagnement parental pendant la navigation permet d’apprendre à trier l’information, mais aussi à se protéger et à adopter de bonnes pratiques. Le site e-enfance précise que « pour s’inscrire sur la plupart des réseaux sociaux, les utilisateurs doivent être âgés de 13 ans ou plus. Depuis le 29 juin 2023, la loi sur la majorité numérique impose aux plateformes de vérifier l’âge des utilisateurs et d’obtenir l’autorisation des parents pour les moins de 15 ans. Les 15 ans et plus peuvent consentir seuls, comme un majeur ». En matière de réseaux sociaux mieux vaut rester prudent et encadrer leur usage jusqu’à l’entrée au lycée.

Il faut donc bien distinguer autonomie et responsabilité dans l’utilisation des appareils électroniques. La première s’acquiert rapidement, mais la seconde réclame davantage de maturité. Le contrôle et l’accompagnement parentaux doivent demeurer la norme dans ce domaine.

Quand un enfant est-il capable de prendre soin d’un animal de compagnie ?

S’occuper d’un animal de compagnie développe le sens des responsabilités chez l’enfant, ainsi que son autonomie. Il n’y a pas vraiment d’âge pour commencer à prendre soin d’un animal. Un enfant de 2 ans est tout à fait capable de remplir une gamelle de croquettes quand on le lui demande. En revanche, la pleine responsabilité de le nourrir au quotidien ou de s’occuper de son hygiène réclament plus de maturité. Les enfants habitués à la présence des animaux depuis qu’ils sont bébés, sauront prendre soin d’eux vers 4/5 ans, contre 6/7 ans pour les autres. Leur marge d’action reste toutefois limitée à quelques gestes simples : le brossage, l’alimentation sous supervision, le jeu…

enfant qui s'occupe d'un animal de compagnie

Puis vers 7/8 ans, ils pourront assumer une partie des tâches quotidiennes liées aux soins des animaux. Il s’agira de changer l’eau tous les matins, vérifier l’hygiène de la litière, mesurer la dose de croquettes… Mais encore une fois, tout dépend de l’enfant, de sa motivation et de la qualité de son contact avec l’animal. Il est certain qu’il sera plus difficile de promener un chien non dressé plutôt que son éternel compagnon de jeu.

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S’organiser et décider pour soi développent l’autonomie

On sait que l’organisation et la prise de décision sont des compétences douces très recherchées dans le monde professionnel. Mais elles n’attendent pas la majorité pour se développer ! Pour qu’un enfant gagne en autonomie, on doit le laisser s’organiser et faire des choix pour lui-même.

À quel âge un enfant joue-t-il seul dans sa chambre ?

La notion de posséder un espace rien qu’à soi, une chambre, une cabane où se relaxer au calme entouré de ses jouets et livres préférés, survient aux alentours de 4/5 ans, parfois plus tard. À mesure qu’il grandit, l’enfant a conscience du monde qui l’entoure et n’a pas forcément envie que ses parents entendent les histoires qu’il s’invente. Il voudra alors jouer dans sa chambre, porte fermée de préférence. Pour vous assurer qu’il ne fait rien de dangereux, vous devez fixer des règles claires. Pas d’escalade ou de jeux sportifs dans la chambre, interdiction d’ouvrir la fenêtre ou de manipuler des objets électriques etc.

Les bébés et tout-petits peuvent jouer quelques brefs instants tout seuls. Mais ils ont besoin d’être stimulés par un adulte qui initie le jeu et des jouets adaptés. En particulier, les jouets Montessori ont vocation à développer l’autonomie de l’enfant, en même temps que ses apprentissages. Une fois lancé, l’enfant peut manipuler ses jouets en restant dans la même pièce que ses parents. Il a besoin de sentir leur présence. Et nous sommes aussi rassurés de les avoir à l’oeil pour éviter tout risque d’étouffement. Plus tard, quand on laisse la porte de leur chambre ouverte, les enfants se sentent suffisamment en confiance pour jouer en autonomie. Nous continuons à entendre leur babille au loin et n’intervenons que s’ils ont besoin d’aide. Ces brefs moments de jeu s’allongent pour atteindre 1h voire 2h chez les 7/8 ans.

Dans les fratries, il arrive que les plus âgés intègrent les plus jeunes dans leurs jeux. Mais il est rare que ces moments durent longtemps sans dispute. Et quand l’écart est important ou que l’adolescence approche, les relations entre frères et soeurs se compliquent. Toutefois, on peut raisonnablement penser qu’un enfant s’occupera de façon autonome vers l’âge de 7 ans. C’est à peu près l’âge où il maîtrise la notion de temps et est capable de s’organiser et de se projeter dans une activité.

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enfant qui joue seul en autonomie dans sa chambre

À quel âge peut-on laisser un enfant jouer en autonomie à l’extérieur ?

En fonction de son lieu de résidence – village, grande ville, campagne… – on ne décidera pas de la même manière de laisser jouer son enfant en extérieur avec ou sans copains. La configuration du jardin induit d’elle-même la possibilité d’autoriser son enfant à jouer dehors en autonomie. On peut envisager de laisser son enfant jouer dans le bac à sable, faire de la balançoire, jouer au ballon sur la pelouse etc. dès l’âge de 4 ans. Cependant, il vaut mieux avoir une vue permanente sur lui et un jardin sans accès sur la rue.

D’autre part, concernant les tours en vélo à l’âge de 7/8 ans, ils dépendent de la circulation et de l’état de la chaussée. Aucune loi n’encadre la présence des mineurs dans la rue. De ce fait, chaque parent est responsable de son enfant et oeuvre pour sa sécurité et son bien-être, notamment lors des sorties en autonomie. En moyenne en France, les parents autorisent leurs enfants à se rendre seul à l’école à l’âge de 10 ans. Ils sont plus réticents concernant les sorties chez des copains le soir. En outre, 67% des parents acceptent que leur jeune de 16 ans sorte au cinéma le soir.

enfant qui joue seul dans le jardin en autonomie

Finalement, on peut raisonnablement avancer l’âge de 9 ans pour effectuer quelques sorties extra-scolaires de proximité, en journée et avec un rappel strict des règles de bases : vigilance accrue aux intersections, interdiction de parler aux inconnus, respect des horaires, pas d’écoute au casque… Les sorties plus éloignées ou nécessitant l’usage de transport en commun attendront l’âge de 13/14 ans.

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À quel âge est-il approprié de laisser un enfant choisir ses activités parascolaires ?

Le principe des activités parascolaires devrait reposer exclusivement sur la détente et la découverte de sport ou de pratiques culturelles non enseignées à l’école. On peut avoir une idée d’activité qui correspondrait à notre enfant. Par exemple, pour qu’il canalise son énergie, qu’il améliore sa dextérité. Ou encore qu’il gère ses émotions et brave sa timidité… Toutefois, il est important que l’enfant participe au choix de l’activité qu’il devra suivre pendant toute une année. Son adhésion facilite sa réussite dans la discipline choisie.

En maternelle, il s’agit bien souvent d’une initiation. Quand c’est possible, il vaut mieux opter pour des cours semestriels plutôt qu’annuels et tester plusieurs activités. En début de primaire, les enfants savent avec plus de précision quels domaines les attirent : le sport, les langues, les arts… Ils sont donc davantage en mesure de choisir pour eux-mêmes. Les stages pendant les vacances et les activités du centre de loisirs présentent des occasions de tester des disciplines. Un bon moyen donc pour votre enfant de faire un choix avisé dès l’âge de 7 ans.

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enfant qui pratique le judo en activité parascolaire

Quand les enfants sont-ils prêts à faire leurs devoirs en autonomie ?

Du point de vue d’un enseignant, un élève doit pouvoir commencer à travailler de manière autonome à partir du CE2. À l’âge de 8 ans, l’enfant est capable de s’organiser, de gérer son matériel tout seul. Il peut lire et comprendre les consignes scolaires. En revanche, il a toujours besoin d’un cadre strict et d’un rituel pour travailler. Pour aider votre enfant à faire ses devoirs seul, vous pouvez définir à l’avance avec lui le déroulement de son travail. Il va toujours suivre les mêmes étapes :

  • prendre connaissance des devoirs dans le cahier de texte ou l’agenda. S’il ne maîtrise pas le repérage dans cet outil organisationnel, vous pouvez décider avec lui de recourir à une autre présentation. Cela pourra être sous forme de planning, de tableau, de liste, de blocs de disciplines…
  • évaluer les devoirs les plus difficiles ou les plus longs pour les faire en premier.
  • passer en revue son matériel : manuels, cahiers, livres nécessaires. Il doit aussi vérifier qu’il a bien ses règle, compas, équerre, crayons de la couleur demandée…
  • relire la consigne et effectuer l’exercice ou l’activité.
  • demander de l’aide pour mieux comprendre la consigne et les objectifs visés ou pour résoudre une difficulté en cours d’exercice.
  • faire contrôler son travail en cas de doute.
enfant qui fait ses devoirs en autonomie

Pour les devoirs en semaine, l’enfant prendra son goûter avant de se remettre au travail. Puis, en fonction des règles familiales, il sera autorisé à regarder un dessin-animé ou à aller jouer dehors. Il est important de respecter le même déroulement afin que l’enfant soit assuré d’avoir aussi du temps pour jouer et se détendre.

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À partir du CM1, l’enfant aura acquis des automatismes pour se mettre de lui-même au travail. Et en CM2, il saura également s’organiser à l’avance. Il pourra ainsi anticiper les jours où il va au judo ou à la chorale. La dernière année de l’école primaire vise à préparer les enfants à l’entrée en 6ème. Plus les enfants sont autonomes, plus ils ont de chance de s’accoutumer rapidement à la nouvelle organisation du collège. Tout en le laissant travailler seul, on peut faire le point régulièrement avec son enfant et veiller à ce qu’il ne se noie pas dans ses devoirs. À nous de trouver le juste milieu pour accompagner plutôt que contrôler et laisser les jeunes découvrir leurs propres capacités.

Et chez vous, comment encouragez-vous l’autonomie de vos enfants ? Si vous voulez partager vos astuces et conseils, rendez-vous sur nos réseaux sociaux FB et Instagram !

Retrouvez aussi notre article “Comment favoriser l’autonomie de mon enfant” pour faire le plein d’astuces !

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