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Surstimulation des enfants : comment favoriser l’écoute active et la concentration ?

surstimulation enfants

Lorsqu’on prend un peu de recul pour analyser l’environnement de nos enfants, on mesure l’intensité et la diversité des stimulations auxquelles ils sont soumis. De manière directe ou indirecte, les enfants rencontrent quotidiennement quantité de jouets, d’images fixes et animées et de sons plus ou moins agréables. Dans le même temps, ils participent à des activités scolaires, extra-scolaires et familiales pléthoriques. Si un enfant a besoin d’être stimulé pour se développer, quelle limite respecter pour ne pas générer de stress, fatigue et perte d’attention ? Repérer les signes d’une surstimulation et comprendre ses effets invite à une meilleure prise en compte des besoins de l’enfant. Comment renouer avec un quotidien apaisé et favoriser le bien-être et l’épanouissement de nos loulous ? On regarde ça ensemble ?

Quels sont les signes d’un enfant surstimulé ?

La surstimulation se traduit souvent par des comportements que les parents interprètent comme de la mauvaise volonté ou de la désobéissance. Il refuse de s’habiller, de mettre ses chaussures pour ressortir acheter le pain ? Cette apparente opposition au projet de l’adulte tient sans doute à un besoin de repos. Par exemple après une journée d’école ou une fête d’anniversaire, l’enfant a souvent emmagasiné des sensations et émotions qu’il doit ensuite digérer. En lui imposant une activité, même minime, il ne trouve plus les ressources nécessaires pour y faire face. Ses capacités d’attention et de coopération sont momentanément indisponibles !

trop plein de jouets surstimulation
©Canva Pro

Surstimulation et agitation

En premier lieu, on mesure un trop-plein cognitif et émotionnel au degré d’agitation de l’enfant. Ce dernier se fâche rapidement, crie, court partout ou refuse de participer à une activité. Cette irritabilité peut survenir après une journée bien remplie à l’école ou lorsqu’il est entouré de trop de jouets, de sources sonores et de sollicitations. Certains enfants expriment cette saturation par des colères soudaines, d’autres par une excitation constante.

Difficultés de concentration : lorsque l’environnement déborde l’enfant

La difficulté à se concentrer constitue un autre indicateur important. Un enfant surstimulé passe d’une activité à l’autre sans jamais aller au bout, comme s’il n’arrivait pas à s’investir dans une tâche. Par exemple, il commence un puzzle, puis l’abandonne après quelques minutes pour attraper un ballon ou un livre, avant de tout laisser en plan. Cette dispersion traduit une charge cognitive trop élevée. Les pédagogues parlent de « surcharge cognitive » pour désigner les situations où les capacités de réflexion sont dépassées. Typiquement lorsque l’enfant doit résoudre un problème de maths incluant des étapes et des calculs intermédiaires tout en restant vigilant à des pièges (des unités de mesure différentes par exemple), il se trouve souvent en échec. La multiplication des tâches et le degré de concentration nécessaire à leur accomplissement mobilisent le cerveau sur un temps restreint. Sans relâche ni pause, ce dernier ne parvient plus à gérer toutes ces informations en même temps.

Surstimulation et santé des enfants : le rôle des écrans ?

La surstimulation se manifeste aussi par des signes plus discrets : fatigue nerveuse, troubles du sommeil ou de l’appétit. Un enfant qui rentre épuisé de l’école, refuse de dîner ou a du mal à s’endormir peut simplement avoir vécu une journée trop dense pour ses capacités d’intégration. Pendant ses années de maternelle, l’enfant vit de nombreuses situations nouvelles. Des « premières fois » qui engagent son corps et sa réflexion et vident ses batteries jusqu’au lendemain ! La sieste et les temps longs de récréation sont censés réguler la surcharge des capacités cognitives et psycho-sociales, mais pour certains ils ne suffisent pas.

De même, l’effet des jeux vidéos et autres écrans avant le coucher est réputé néfaste pour la santé de l’enfant. En stimulant la vue et l’ouïe par des images animées et un design sonore dynamique, les écrans induisent une surstimulation de l’activité cérébrale. Ils le maintiennent à un niveau de vigilance élevée contraire aux besoins physiologiques de l’enfant, notamment son endormissement.

surexposition aux écrans
©Canva Pro

C’est pourquoi les spécialistes de l’enfance préconisent des règles strictes relatives à l’utilisation des écrans. Pour rappel, les autorités de santé recommandent de suivre la « règle des 3-6-9-12 » du psychiatre Serge Tisseron : « pas d’écran avant trois ans, pas de console de jeu personnelle avant six ans, pas d’Internet accompagné avant neuf ans et pas d’Internet seul avant douze ans (ou avant l’entrée au collège) » (Association française de pédiatrie ambulatoire). Cette règle peut être complétée par la « méthode des 4 « Pas » de la psychologue Sabine Duflo : Pas d’écran le matin ; pas d’écran pendant les repas ; pas d’écran dans la chambre ; pas d’écran avant de s’endormir. » (e-enfance.org)

Quand un enfant s’énerve vite, se disperse ou semble vidé en fin de journée, ce n’est pas forcément un problème de comportement. Le plus souvent c’est le signe qu’il est trop sollicité et a besoin de ralentir.

Les effets négatifs d’un environnement trop stimulant

Lorsqu’un enfant est en permanence exposé à une surstimulation – jouets en pagaille, écrans allumés, bruits de fond, activités successives – son cerveau peine à trier et à hiérarchiser les informations. Cette surcharge cognitive l’empêche de se concentrer et réduit son efficacité dans les apprentissages. À force de vouloir tout faire en même temps, il ne parvient plus à approfondir ni à retenir durablement.

La saturation sensorielle est un autre effet direct. Trop de couleurs vives, de sons forts ou de mouvements constants fatiguent le système nerveux. L’enfant peut alors devenir irritable, développer des maux de tête, ou avoir besoin de s’isoler pour retrouver son calme.

Au niveau émotionnel, un environnement trop riche peut générer frustration et anxiété. L’enfant a l’impression de ne jamais aller au bout de ce qu’il entreprend, ce qui fragilise son estime de soi. Il peut se croire « nul » ou « incapable », alors que c’est simplement le contexte qui ne lui permet pas de prendre le temps de réussir.

Enfin, la dispersion créée par une stimulation excessive limite le développement de la pensée créative et réflexive. Un enfant qui papillonne sans cesse d’une activité à l’autre ne bénéficie pas du temps nécessaire pour explorer, inventer et faire émerger ses propres idées. Autrement dit, une surexposition aux stimulations, même positives en apparence, peut finir par priver l’enfant de ce dont il a le plus besoin : du temps et de l’espace pour se concentrer, ressentir et créer.

éviter surstimulation enfants
©Canva Pro

Pourquoi proposer un seul objet ou une seule activité à la fois ?

Face au risque de dispersion, la règle du « un seul objet pour une utilisation » constitue une stratégie simple et efficace. Lorsqu’on ne met à disposition qu’un jouet, un livre ou une activité à la fois, l’enfant peut pleinement s’y engager. Ce cadre favorise l’écoute active, car il apprend à se concentrer sur une seule source de stimulation sans être tenté de passer immédiatement à autre chose. En classe, les enseignants appliquent cette méthode en limitant le matériel sur la table. Face à une trousse bien remplie, l’enfant est tenté de jouer avec ses feutres, sa gomme, sa règle etc. Il passe beaucoup de temps à trouver le bon crayon, tarde à se mettre au travail et à se concentrer. En éloignant les distractions, on crée un environnement propice au raisonnement et à la résolution des problèmes.

L’influence du slow parenting pour stimuler sans pression

Il en va de même pour les jouets éducatifs, de construction, d’imagination, jeux de société et smart games. Il est préférable d’en présenter un à la fois et de l’explorer jusqu’au bout avant de passer à un autre. Cette approche minimaliste est inspirée du slow parenting et permet d’éviter un trop-plein cognitif . Elle renforce également les compétences acquises grâce à l’exploration itérative d’un seul et même jeu ou objet. Afin d’éviter l’éparpillement et la tentation de toucher à tout, un bon système de rangement chez soi est nécessaire. Il gagne à intégrer la participation active de l’enfant, sous forme de rituels.

L’objectif est que l’enfant ne perde pas d’énergie à choisir entre mille possibilités. Il doit pouvoir investir pleinement son attention dans l’exploration, l’expérimentation et la créativité. Par exemple, avec quelques blocs de construction, il développera davantage son imagination qu’avec plusieurs bacs pleins à ras bord qui l’incitent à changer d’idée toutes les deux minutes. Quand l’enfant parvient à focaliser sa pensée, il peut plus facilement déployer sa créativité. Un simple cube devient une tour, une maison ou une voiture selon l’histoire qu’il invente. Alors qu’environné de trop de jouets, l’enfant se contente souvent de les effleurer sans vraiment dérouler un scénario.

Sentiment d’accomplissement, estime de soi et régulation des émotions

En limitant les options d’activité, on favorise également le sentiment d’accomplissement et l’estime de soi. Terminer un puzzle, écouter une histoire jusqu’au bout ou réussir une recette simple avec un parent renforce la confiance en soi et la satisfaction d’avoir mené une tâche à son terme. De plus, en se concentrant sur une tâche unique, l’enfant mémorise mieux ce qu’il apprend. Et il développe des compétences fines, qu’elles soient motrices (découper, enfiler, empiler), langagières (nommer, raconter) ou logiques (classer, compter).

Enfin, proposer un seul objet ou une seule activité, c’est aussi inviter l’enfant à ralentir et savourer l’instant présent. Cette pédagogie lente l’aide à intégrer en profondeur ses apprentissages, à réguler ses émotions et à construire une meilleure autonomie.

activités manuelles enfants pour se concentrer
©Canva Pro

Comment reconnaître la surstimulation chez son enfant ?

Un enfant surstimulé ne sait pas toujours exprimer son malaise avec des mots. Ce sont donc ses comportements et ses réactions qui servent de signaux d’alerte. De nombreux parents s’interrogent : « Mon enfant s’énerve vite : est-ce un signe de surstimulation ? ». De fait, il s’agit de la manifestation la plus fréquemment observée.

Voici les attitudes qui peuvent traduire un trop-plein d’informations et d’activités :

  • Agitation excessive. L’enfant s’agace pour des détails, a du mal à rester assis, s’interrompt sans cesse ou manifeste une nervosité permanente. Ces réactions sont souvent confondues avec de la désobéissance, alors qu’elles traduisent en réalité un cerveau saturé d’informations.
  • Difficulté à se concentrer. L’enfant saute d’une activité à l’autre, abandonne rapidement ce qu’il entreprend et se montre incapable de terminer une tâche. Cette dispersion reflète une surcharge cognitive : son attention est éparpillée.
  • Attitude de retrait : l’enfant reste silencieux, refuse de participer ou demande à s’isoler. Ce mutisme apparent peut surprendre, mais il traduit simplement un besoin de mettre à distance les sources d’excitation.
  • Signes physiques : troubles du sommeil, cauchemars, refus de manger, maux de ventre ou de tête. Ces symptômes montrent que le corps, tout comme l’esprit, a du mal à assimiler un environnement trop riche en stimulations.

Reconnaître ces signaux est un préalable indispensable pour ajuster l’environnement de l’enfant et lui offrir un cadre plus apaisé et propice à un développement serein.

Quelles solutions concrètes pour éviter la surstimulation ?

Comment réduire la surstimulation à la maison ? En limitant les stimuli, on offre à l’enfant un environnement adéquat pour se concentrer, se détendre et réfléchir librement. De fait, la pensée libre convoque à la fois la créativité, l’imagination et le raisonnement logique. Elle offre donc de solides bases pour apprendre et s’épanouir ! Un cerveau saturé n’aura pas le temps de s’aventurer en dehors des sentiers battus. Ni de saisir l’occasion de déployer sa pensée en dehors de l’accumulation de tâches qu’il doit traiter. C’est pour ça qu’on entend souvent dire qu’il est bon de laisser les enfants s’ennuyer un peu !

Limiter les sollicitations à la maison

À la maison, l’enfant retrouve sa chambre remplie de jouets, divers bruits et images animées qui agissent comme autant de distracteurs. Lorsqu’ils deviennent trop envahissants, ils contribuent à la saturation sensorielle des enfants. C’est d’autant plus vrai pour les enfants présentant un trouble du neuro-développement (TND), que ce soit un trouble DYS, un TDAH ou un TSA. Des aménagements et des supports spécifiques sont d’ailleurs mis en place pour ces élèves en classe et à la maison.

Sans être forcément concernés par un TND, la plupart des enfants ont tendance à perdre rapidement leur concentration dans un environnement saturé d’objets, d’images et de sons.

Quelques ajustements simples suffisent à limiter la dispersion et à favoriser un climat plus serein :

  • Aménager l’espace en limitant le nombre de jouets accessibles. Ranger par rotation permet de redonner de la valeur à chaque objet : au lieu d’un amoncellement permanent, l’enfant redécouvre ses jeux avec curiosité.
  • Mettre en place une routine calme inspirée du slow parenting : lecture, temps d’échange en famille, moments sans écran… Ces rituels favorisent la détente et renforcent le lien affectif.
  • Favoriser la pédagogie lente, en laissant le temps à l’enfant d’aller au bout de son activité, sans l’interrompre ni le précipiter. Cette continuité l’encourage à mobiliser ses capacités d’attention.
  • Privilégier la qualité à la quantité : plutôt que d’enchaîner trois jeux de société, mieux vaut en choisir un seul et y jouer pleinement, dans la joie et le plaisir partagé.

Par ailleurs, certaines activités permettent de développer la capacité de concentration et d’éviter ainsi une trop grande distraction.

temps d'activité parent enfant
©Canva Pro

Favoriser la concentration

Aider un enfant à retrouver sa concentration passe par de petites routines simples et accessibles. Inutile de multiplier les supports : aménagez plutôt un cadre propice au calme et à l’attention.

  • Proposer des activités sensorielles simples comme le dessin, la pâte à modeler, la cuisine, le bricolage, le jardinage, ou encore le ménage. Ces expériences mobilisent les sens de manière apaisante et recentrent l’enfant sur une seule action.
  • Écouter une musique douce, une berceuse, une histoire, des sons de la nature fonctionne à merveille pour réduire le stress, se détendre tout en laissant flotter son imagination.
  • Encourager la pleine conscience enfantine en invitant à observer, écouter ou toucher un objet unique. Par exemple, regarder attentivement une feuille d’arbre ou écouter le chant d’un oiseau favorise une présence pleine et entière. Dans ce registre, vous pouvez lui proposer des activités de relaxation, de calme et de méditation.
  • Créer des temps sans sollicitation est tout aussi essentiel. Un temps de silence, un moment en nature, ou un jeu libre sans règles imposées permettent de réduire la saturation sensorielle et de libérer l’imagination.
  • Responsabiliser l’enfant en lui laissant choisir lui-même un jeu, un livre ou une activité, puis l’encourager à aller jusqu’au bout de son exploration. Cette autonomie renforce sa confiance et développe sa capacité à se concentrer sur une tâche. 

Toutefois, si vous constatez que malgré ces aménagements, votre enfant a du mal à se consacrer à une tâche à la fois, se lève constamment, s’agite et ne finit jamais rien (ni jeux, ni devoirs, ni repas), demandez conseil à votre médecin. Il pourrait lui prescrire un bilan neuro-psychologique pour dépister un éventuel TDAH.

développer l'attention des enfants réduire la surstimulation

À retenir à propos de la surstimulation des enfants

Stimuler un enfant est essentiel à son développement, mais à condition d’éviter l’écueil de la surstimulation qui, elle, a des effets néfastes sur la santé physique et mentale des enfants. Un environnement trop riche en jouets, activités et écrans peut perturber la concentration, le sommeil et l’équilibre émotionnel. En privilégiant le principe du « moins mais mieux », et en ménageant des temps de pauses, les parents favorisent l’écoute active, la concentration et le plaisir d’apprendre à son rythme.

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