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Quelles tâches ménagères et responsabilités selon l’âge de l’enfant ?

tâches ménagères en famille

Au-delà de l’envie d’alléger les tâches ménagères des adultes à la maison, confier des responsabilités aux enfants est (aussi) bénéfique pour eux ! Dans la lignée de la pédagogie Montessori, les tâches ménagères constituent des activités favorisant le développement psycho-moteur de l’enfant. En outre, il participe à l’acquisition de l’autonomie, facteur de bien-être et de réussite. Que peut-on demander aux enfants et à quel âge ? Comment les inciter à effectuer ces tâches sans qu’ils les considèrent comme des corvées ? Allez, on prend son chiffon, son balai et on entonne tous ensemble « Sifflez en travaillant, lalala la lalala… »

Partager les tâches ménagères au sein de la famille

À l’école, les enseignants fonctionnent souvent avec un tableau de responsabilités qui tourne d’une semaine sur l’autre : messager, distributeur, chef de rang etc. Les missions ne manquent pas et les enfants ont leurs préférences parmi elles. Toutes les missions qui incluent un déplacement remportent un franc succès, tandis que d’autres sont fiers de tenir la porte ou d’éteindre la lumière en sortant. Finalement, les responsabilités en classe sont perçues comme gratifiantes. Nettoyer le tableau en fin de journée ou rester pendant la récréation laver les pinceaux et gobelets suscitent généralement une forte motivation.

S’inspirer du shintoïsme japonais pour sensibiliser les enfants à la propreté de leur milieu de vie

Pourtant à la maison, c’est l’inverse. Et parfois nous avons l’impression d’incarner la marâtre qui maltraite Cendrillon en la renvoyant à sa serpillère ! Pourquoi et comment redonner de la valeur aux tâches domestiques ? Sans doute faut-il déjà nous débarrasser de tous les clichés négatifs qui entourent le ménage. Perçu chez nous comme une basse tâche, il est au contraire un impératif de bien-être au Japon. Sous l’influence du shintoïsme, les Japonais considèrent qu’une maison propre et bien rangée contribue à un esprit serein. En outre, individu et milieu sont fondamentalement liés et le respect des autres passe aussi par la propreté de l’environnement, privé comme collectif. Une philosophie inspirante pour expliquer aux enfants l’intérêt de préserver son milieu de vie.

Trouver sa place au sein de la famille grâce aux responsabilités

De fait, la problématique des tâches ménagères est bien souvent source de conflit, au sein du couple et dans la fratrie. Il y a ceux qui « font tout » et ceux qui ne « font rien », ceux qui rangent et ceux qui « laissent trainer »… Bref, en la matière les oppositions sont la règle et la nuance y trouve peu d’écho. Or, le rangement et les tâches ménagères au sein de la famille ont souvent affaire avec la position que chacun s’octroie ou s’est vu attribuer. S’interroger sur l’équilibre des relations familiales peut s’avérer judicieux pour rendre à chacun la place qui lui est due. Chaque membre de la famille participe selon ses disponibilités et capacités, c’est-à-dire de façon équitable et égalitaire. Ainsi, personne ne doit se sentir dévalorisé pour avoir jeter la poubelle ou passer l’éponge sur la table !

enfants qui font le ménage ©Canva Pro

Au contraire, les enfants qui assument des tâches ménagères devraient avoir la satisfaction de contribuer au bien-être de tous. C’est pourquoi il faut arriver à dépasser le discours qui consiste à dire qu’un enfant « aide » ses parents. Cela peut être vrai vis-à-vis de personnes très âgées, encore que leur autonomie maintient aussi leur moral. Aux deux extrêmes de la vie, l’autonomie, la faculté à faire seul les choses du quotidien indiquent une capacité à maîtriser son existence. L’enfant qui grandit a besoin de cette compétence pour avancer et progresser dans ses apprentissages. Car l’autonomie implique une plus grande prise de conscience de soi et engage vers des choix éclairés et non subis.

Ainsi, l’enfant qui accomplit des tâches ménagères agit concrètement sur son environnement. En grandissant, il va élargir sa zone d’action et la projeter de plus en plus vers l’extérieur pour modeler son propre milieu. Ainsi, la notion de responsabilité liée aux travaux ménagers permet aux enfants de trouver leur place dans leur famille.

Acquérir des automatismes, des bonnes habitudes

On répète souvent qu’il faut donner de « bonnes habitudes » aux enfants. Mais il ne s’agit pas de dresser les enfants pour qu’ils obéissent aux ordres de ménage ! De fait, l’habitude permet tout simplement d’accéder à un stade où la tâche ménagère n’est plus ressentie comme pénible ou déplaisante. Sans aller jusqu’à dire que les enfants vont adorer laver les vitres, on peut remarquer l’effet bénéfique du rituel de ménage.

Si les enfants apprécient autant leurs responsabilités à l’école c’est parce qu’elles sont institutionnalisées dans un tableau. Leur caractère officiel et le fait qu’elles tournent indiquent à l’enfant l’obligation rituelle et égalitaire. On peut faire de même à la maison avec des outils DIY de tableaux de responsabilités à afficher dans la cuisine par exemple. La marque française L’atelier Gigogne propose aussi des outils tout prêts pour objectiver les tâches et aider les familles à s’organiser. Une fois affichée, l’enfant suit le programme et a plaisir à s’acquitter des tâches qui lui reviennent. Cela fonctionne comme une liste (la fameuse to do list) où l’on a plaisir à cocher ou barrer ce qui a été réalisé.

tâches ménagères enfants qui essuient la table

Les habitudes de ménage et autres responsabilités domestiques dévolues à l’enfant ont aussi l’avantage de lui éviter plus tard la « mauvaise surprise » des tâches ménagères. Si l’enfant ne participe jamais au travail domestique, comment l’acceptera-t-il dans sa vie d’adulte ? Il risque de se sentir submergé et de se considérer inapte à la vie en solo. Pourtant, il doit pouvoir se préparer à cette éventualité, pour partir faire ses études ou décrocher un premier emploi loin du domicile familial… Finalement, cette banale question de tâches ménagères nous projette dans le futur proche de nos enfants. C’est pourquoi nous devons les intégrer dans leur éducation.

Développer ses compétences douces (soft skills) en assumant des responsabilités

Le sens des responsabilités ne se décrète pas, mais s’acquiert en faisant. On ne peut pas rendre un enfant responsable sans lui confier de tâches. Ainsi, pour qu’un enfant s’occupe correctement des animaux, il doit s’y atteler seul. C’est le principe même de la responsabilité. Cela implique le risque de renverser trop de croquettes dans la gamelle ou d’essuyer un petit pipi dans le salon…

Toutefois on peut aussi envisager des responsabilités à plusieurs : pendant que le plus jeune remet les coussins sur le canapé, le cadet passe l’aspirateur et l’aîné range la vaisselle. Chaque enfant a participé et l’ensemble des tâches effectuées conduit à un rendu satisfaisant et total. C’est le fruit d’un travail de groupe qui nécessite coordination et coopération, des compétences fort utiles dans la vie de tous les jours.

enfants qui trient les déchets - tâches ménagères ©Canva Pro

Par ailleurs, afin que l’enfant se sente en confiance et n’ait pas peur de mal faire, il doit intégrer la possibilité d’une erreur. Et on doit lui donner les moyens de pallier ses erreurs, de recommencer, d’essayer à nouveau, malgré d’éventuels dégâts. Ainsi, on peut s’inspirer de la célèbre citation de Nelson Mandela : « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. ». Ou encore, pour convoquer à nouveau la spiritualité japonaise, on peut s’appuyer sur la notion de « kaizen » qui fait de l’amélioration en toute chose un projet de vie ! Est-ce que votre enfant sera capable d’effectuer les tâches dont il est responsable ? Oui, à condition de lui laisser le temps d’apprendre et de s’améliorer.

En définitive, les qualités humaines et relationnelles qu’il va développer – la persévérance, la coopération, l’adaptation, l’apprentissage autonome etc. – lui serviront de socle de compétences douces, mobilisables tout au long de sa vie.

Intégrer les tâches ménagères dans les activités de motricité

Par ailleurs, en plus de permettre le développement de compétences psycho-comportementales, les tâches ménagères aident les enfants à acquérir des compétences motrices.

Les activités ménagères qui développent les compétences motrices

Le développement moteur de l’enfant s’étend de la naissance à environ 12 ans. Il engage tout le corps avec ses muscles, ses articulations et sa coordination. Les activités de ménage sont autant d’occasions de les solliciter. En voici quelques exemples :

  • passer le balai, l’aspirateur ou le chiffon implique la coordination oeil/main ;
  • jardiner réclame de la force musculaire pour porter, verser, coordonner les mouvements du bras et de la main, se baisser, s’accroupir, pousser une brouette…
  • ranger : attraper les objets, les transporter, plier du linge, trier les couverts…
  • mettre la table et débarrasser : porter les assiettes, maîtriser ses gestes pour déposer les couverts…
  • servir à table : coordination, maîtrise du geste (remplir un verre)…
  • motricité fine : cueillir et ramasser les fruits et légumes du potager, découper les légumes, ranger les petits jouets et matériels (perles, graines, pâtes…), décorer la maison pour les fêtes, emballer des cadeaux…

Faire le ménage compte comme une activité physique

Saviez-vous que le temps de ménage compte dans le temps d’activité physique journalière avec la marche, les escaliers, le sport ? Faire le ménage oblige à s’activer, bien souvent jusqu’à avoir trop chaud ! Passer l’aspirateur ou frotter une tâche récalcitrante mobilisent de l’énergie. À ce titre, le ménage est considéré comme une activité physique. Un bon moyen de faire bouger les enfants, surtout lorsqu’il pleut dehors ou qu’il fait froid. Et avec un peu de musique, on peut même astiquer en rythme !

tâches ménagères enfants cuisine

Finalement, les enfants sont bien contents d’avoir l’occasion de se défouler tout en étant utiles. Ils y mettront de l’entrain et en profiterons même pour jouer et s’inventer des histoires avec l’aspirateur et l’éponge. Il n’y a pas de limite à l’imagination des enfants et le ménage peut vite se transformer en jeu. L’heure de la bataille contre les moutons de poussière a sonné ! Sus aux miettes et à vos baguettes pour faire disparaître slips et chaussettes égarés !

©Canva Pro

Autres compétences en jeu dans les tâches ménagères

Le ménage et le rangement sont aussi des occasions de développer son raisonnement logico-mathématique. Par exemple, ranger ses jouets développe l’organisation spatiale, la conservation des volumes, le tri et le classement par catégories. De même, l’enfant peut recourir au comptage (les trois coussins du canapé sont-ils bien au bon endroit ?), à la reconnaissance des formes et leur encombrement (non le bateau des pirates ne rentre pas dans le tiroir de la commode !). Lorsqu’il participe à la préparation des repas, il peut mesurer, peser les ingrédients, observer les mélanges et en déduire des règles physiques (il ne faut pas mélanger les oeufs dans une pâte chaude, sinon ils cuisent) etc.

Quelles tâches ménagères et responsabilités donner à un enfant en fonction de son âge ?

Pour responsabiliser au mieux son enfant, il faut lui proposer des tâches qui correspondent à ses capacités mais qui lui permettent aussi de progresser. Ainsi il pourra mesurer lui-même son évolution et mieux comprendre ce que signifie grandir. Grandir c’est être plus autonome et savoir réaliser seul tout ce qui a trait à soi (alimentation, hygiène corporelle et dentairesommeil, propreté, … ). Mais c’est aussi prendre une part croissante de responsabilité au sein de sa famille et s’y affirmer avec sa personnalité.

À titre indicatif, on peut se référer au tableau suivant pour se faire une idée des tâches ménagères par tranche d’âge.

À partir de…L’enfant peut
2 ans– participer au rangement des jouets
– ranger ses chaussons au bon endroit
– mettre son couvert à table (son verre et sa cuillère)
– jeter son pot de yaourt…
3 ans– se laver les mains et les essuyer
– ramasser son ligne sale et le mettre dans le panier
– étendre les chaussettes
– ranger son manteau et ses chaussures au bon endroit
– ranger ses livres dans la bibliothèque
– jeter ses déchets…
5 ans– étendre les torchons
– passer l’éponge sur la table
– utiliser la balayette pour ramasser des débris non dangereux
– faire son lit (replacer sa couette et son oreiller)
– nourrir les animaux domestiques
– trier les déchets, jeter les restes (éventuellement compost)
– arroser les plantes d’intérieur…
7 ans– mettre la table
– ranger les couverts et casseroles (si placards accessibles !)
– préparer son cartable et son goûter
– aider à laver les vitres à l’eau
– vider les emballages dans la poubelle collective adéquate
– aider à changer les litières des animaux, participer aux soins (brossage, vitamines, shampoing…)
– passer l’aspirateur
– ranger les courses…
9 ans– décorer la table pour les repas de fêtes
– changer les draps
– étendre la lessive
– préparer un pique-nique
– faire sa valise
– arroser le jardin
– promener les animaux
– laver son vélo
– aider à monter un meuble
– trier le linge de couleur et le placer dans la machine…
Tableau des tâches ménagères par tranche d’âge des enfants

Dans un premier temps, on demandera à l’enfant de ranger ses propres affaires. Mais s’occuper de soi ne doit pas être le seul critère, car l’objectif est de rendre l’environnement global le plus agréable possible. Cela passe donc par la reconnaissance du principe d’espace commun et la nécessité d’une implication collective.

©Canva Pro

enfants qui s'occupent de leur chien

Comment équilibrer les tâches ménagères avec le bien-être de l’enfant et son temps libre ? 

Une tâche ménagère ne doit pas prendre plus de quelques minutes à 15 minutes pour les plus grands. Chez le tout-petit enfant, ce seront d’abord des gestes, comme penser à ramasser ses affaires pour les déposer à l’endroit approprié. Puis progressivement, l’enfant consacre quelques minutes à aider à mettre la table, ranger des jouets, plier du linge. Il faut lui fixer un objectif simple et limité. Si vous avez une montagne de torchons, vous lui demanderez d’en plier quatre avant d’aller jouer. Plus grand, il pourra mettre intégralement la table ou passer l’aspirateur dans le salon.

enfants qui préparent le repas en famille ©Canva Pro

Pour garantir adhésion et bonne humeur, la mise en place d’un rituel est indispensable. Et lorsque celui-ci prend l’allure d’une feuille de route, il permet de visualiser et de cocher ce qui est accompli, dans le cadre d’un effort collectif. En outre, le tableau montre aussi toutes les autres activités de la journée : l’école, les repas, la toilette comme les temps de jeux et de détente. Bien sûr les tâches ménagères ne doivent pas empiéter sur les temps libres. Ainsi, il faut veiller à équilibrer l’emploi du temps pour que l’enfant puisse se reposer, s’amuser, laisser son esprit vagabonder en écoutant une histoire ou de la musique. Il en va de son équilibre psychique et de sa bonne humeur !

La parentalité implique de donner à ses enfants tous les moyens pour apprendre, grandir et devenir des individus autonomes et responsables. Confier des tâches ménagères et des responsabilités dès le plus jeune âge contribue à développer l’autonomie et des compétences psycho-comportementales utiles toute la vie.

Et chez vous, quelles tâches donnez-vous à vos enfants ? Quelle est votre organisation familiale ? Vos enfants apprécient-ils les missions que vous leur confiez ? Si vous voulez partager votre expérience, rendez-vous sur nos réseaux sociaux FB et Instagram !

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