Aller au contenu
Accueil > Le Blog de Merlin > La gazette de Merlin > Comment aider mon enfant à faire des progrès en écriture ?

Comment aider mon enfant à faire des progrès en écriture ?

difficultés écriture

Depuis la maternelle, l’enfant s’exerce à tracer des lignes courbes et obliques, des points et des ronds, sur différents supports et avec différents outils. Ces activités grapho-motrices ont pour objectif de préparer l’écriture. Or, si cet apprentissage est indispensable pour poursuivre sa scolarité, il peut présenter des difficultés pour certains élèves. Heureusement, il existe des solutions pour les débutants (graphisme) comme pour les plus grands (rédaction).

Quelles sont les difficultés courantes liées à l’apprentissage de l’écriture ? 

Avant d’être capable d’écrire seul une phrase ou un texte, l’enfant doit nécessairement passer par l’étape de l’apprentissage du graphisme. Durant ses années de maternelle, il va passer progressivement du geste graphique à la lettre. Dans le même temps, sa latéralisation devrait se fixer. L’enfant est-il gaucher ou droitier ? La plupart des enfants utilisent préférentiellement l’une ou l’autre main avant d’entrer à l’école. Toutefois pour certains d’entre eux, la latéralisation prend plus de temps et peut troubler l’apprentissage de l’écriture. Hormis cette particularité qui nécessite surtout de la patience, d’autres difficultés peuvent apparaître.

Premières difficultés grapho-motrices chez l’enfant de 3 à 5 ans

Certaines difficultés d’apprentissage de l’écriture sont inhérentes au processus d’acquisition des compétences graphiques. Il est tout à fait normal qu’un enfant ait du mal à tracer les lettres en PS et MS. D’abord tremblantes, désordonnées et hâchées, les lettres bâtons (majuscules d’imprimerie) constituent une première étape dans l’apprentissage de l’écriture. Pour parvenir à tracer ces lettres l’enfant réalise au préalable de nombreuses activités graphiques. Vous pouvez les observer dans son cahier quand la maîtresse le confie à votre enfant chaque semaine ou à l’occasion des vacances.

Les activités grapho-motrices en maternelle

Tout petit déjà, le bébé se saisit d’un crayon et explore les effets de son geste sur un support horizontal ou vertical. De fait, ces activités se prolongent à l’école maternelle avec des objectifs tournés vers l’écriture de l’alphabet.

enfant qui dessine en maternelle

Pour commencer, les tout-petits s’adonnent à des jeux spécifiques pour développer les muscles de leur main et apprendre à gérer leur force. On remarque que l’enfant a tendance à appuyer fortement sur son outil et à déborder du cadre. De fait, l’activité de dessin libre est fondamentale pour que l’enfant teste ses capacités et progresse dans la tenue et la maîtrise du crayon. La maternelle institutionnalise le dessin en activité graphique avec une didactique ciblée. L’enfant est invité à respecter des contraintes de formes, de taille, de placement sur la feuille, d’intensité de trait etc.

©canva Pro

La diversité et la régularité des exercices suivent le développement psycho-moteur de l’enfant. Ce qui doit le conduire en Grande Section à être capable d’écrire son prénom en majuscule et à s’exercer à le tracer en écriture scripte et cursive.

Les entraves à l’apprentissage de l’écriture en maternelle

On parle rarement de difficultés grapho-motrices en maternelle. En effet, on considère que chaque enfant progresse à son rythme, sauf handicap avéré. En outre, la capacité d’attention, plus volatile, et l’absence de sens de l’activité d’écriture influencent les premiers apprentissages de l’écriture.

Voici quelques erreurs fréquemment constatées en maternelle :

  • mauvaise position des doigts sur le crayon. Il est possible de recourir à un guide-doigt (tripode ou quadripode) si le problème persiste.
  • posture inadaptée avec un placement du bras et du coude inopérant pour écrire.
  • des lettres à l’envers ou en miroir. Les neurosciences expliquent que le cerveau interprète les images en miroir comme étant identiques. C’est pourquoi l’enfant reçoit l’information de similarité entre le b et le d, et le p et le q. Il en va de même pour les chiffres écrits à l’envers. Ce n’est qu’à l’issue d’un patient apprentissage que cet obstacle pourra être contourné par le cerveau.
  • des ajouts de barres ou de décorations. Cela montre que l’enfant n’a pas intégré le concept de lettre (une forme unique et reconnaissable de tous). Par exemple : un E majuscule ressemblant à un mille-pattes, un I avec un énorme rond en guise de point etc.
  • mauvaise gestion de l’espace de la page (écriture ratatinée dans un coin ou au contraire gigantisme).
  • difficulté de repérage dans l’espace (notion de gauche/droite, de direction, de haut et bas).

Généralement, ces difficultés rentrent dans l’ordre toutes seules. En effet, les programmes de maternelle sont justement conçus pour répondre aux capacités et au développement de l’enfant. Toutefois, lutter contre de mauvaises habitudes graphiques peut éviter de rencontrer des difficultés plus importantes à l’entrée en CP.

Les problèmes d’écriture au CP

Ce n’est qu’en CP que l’enseignant conduira les élèves vers l’acquisition complète de l’écriture des lettres de l’alphabet en « attaché ». On parle aussi d’écriture ligaturée pour insister sur le fait que toutes les lettres sont reliées entre elles. Boucles, crochets, canes, les enfants reproduisent les lettres avec leur système d’attache. C’est justement cette particularité qui les conduit à franchir un cap supplémentaire dans la maîtrise du geste graphique. L’enfant doit enchaîner l’écriture d’un mot sans relever son stylo et en écrivant sur une ligne de cahier.

©Canva Pro

apprentissage écriture enfant

À ce stade différents problèmes peuvent survenir :

  • difficulté à former correctement les lettres. On constate de nombreuses reprises sur les lettres à boucle comme le o, le b, le d et le l. La lettre est constituée de plusieurs traits ou lieu d’être tracée d’un seul geste.
  • traçage de lettres dans le mauvais sens. À l’observation directe, on remarque que l’enfant trace certaines lettres de la droite vers la gauche.
  • persistance d’une mauvaise tenue de l’outil scripteur qui induit un tracé peu assuré et trop grand.
  • difficulté à écrire sur la ligne et problèmes de repérage des interlignes (vérifier la vue peut s’avérer intéressant).
  • problème d’échelle. L’enfant écrit trop grand ou bien la taille des lettres n’est pas harmonieuse (mélange de grandes et petites lettres).
  • constat d’une lenteur dans l’écriture.
  • des lettres mal formées : confusion entre le o et a, le e et le l etc.
  • un mauvais découpage des mots de la phrase : les mots sont collés ou bien coupés au mauvais endroit.
  • douleurs dans la main.

La plupart de ces difficultés sont remédiables grâce à des exercices spécifiques et avec du temps. Cependant, il est aussi important de vérifier si l’enfant présente un handicap.

La question du handicap

On peut se poser la question du handicap si les difficultés de l’enfant apparaissent dans d’autres activités et qu’elles touchent d’autres domaines du développement (langage, motricité globale etc.). Au moindre doute, il vaut mieux demander un avis médical. Certains handicaps comme la dyspraxie (trouble visuo-moteur) et certaines dyslexies (trouble neuro-visuel) rendent l’apprentissage de l’écriture plus difficile. Ils nécessitent un accompagnement adapté. La dysgraphie désigne spécifiquement des troubles liés à l’apprentissage de l’écriture. Il s’agit souvent d’un trouble associé à d’autres pathologies.

Comment remédier aux difficultés d’écriture des enfants ?

Les axes d’amélioration de l’écriture sont nombreux et dépendent du stade de développement et des besoins de chaque enfant.

Comment corriger le geste graphique en maternelle ?

Plutôt que de correction, il serait sans doute plus juste de parler d’incitation. En effet, en maternelle on reste dans le domaine du jeu. Si aucun handicap n’a été diagnostiqué par un professionnel (psychomotricenne, orthophoniste, graphopédagogue), c’est que l’enfant a besoin de plus de temps. Le stade de développement de sa coordination grapho-motrice ne lui permet pas encore d’accomplir un exercice d’écriture. Il faut donc reprendre les fondamentaux, à savoir le dessin libre et les activités de graphisme de type école maternelle.

Vous pouvez lui proposer à la maison :

  • de la peinture au doigt, au pinceau, à l’éponge, au tampon etc. Sur feuille à table mais aussi sur chevalet. L’enfant déploiera plus facilement l’ensemble des articulations du bras (épaule, coude, poignet). Cela constitue un excellent exercice pour dénouer le geste graphique. La crispation de l’avant-bras provoque une contraction musculaire de la main qui empêche la fluidité du geste. C’est pourtant bien ce que l’on cherche : acquérir une amplitude maîtrisée, un geste souple et assuré.
  • des coloriages simples et pas trop grands (c’est souvent le problème avec les coloriages pour petits, ils sont trop grands !).
  • du dessin libre qui évolue progressivement dans un cadre plus strict. Par exemple, vous tracez des délimitations sur la feuille : à 1 cm du bord puis à 3 cm puis à 5 cm. Il faut que l’enfant soit capable d’arrêter son geste sans dépasser le cadre. Dans ce cadre, vous pouvez lui demander de décorer avec un graphisme simple. Cela peut-être des points de couleur, des ronds, des traits obliques, des vaguelettes, des tourbillons, des carrés et triangles (en fonction de l’âge).
  • des activités de pâte à modeler et pâte à sel pour pétrir et couper. Ces activités sont essentielles pour muscler la main.
  • des activités de ménage et de cuisine. Ces dernières travaillent la coordination motrice et la force musculaire (passer l’éponge, découper les légumes pour la soupe ou la salade).
  • les jeux de construction : en emboitant et assemblant l’enfant se sert principalement des doigts impliqués dans le geste d’écriture.
  • les jeux de ballon pour travailler la coordination.
  • des activités ludiques et artistiques motivantes. Il s’agira de fabriquer des décorations pour les fêtes de fin d’année, décorer des oeufs et des paniers pour Pâques, etc. Ce sont autant d’occasions de travailler des graphismes divers (le triangle pour le sapin, l’ovale pour l’oeuf etc.).
  • des jeux éducatifs de type Montessori. Pour explorer les lettres par le sens du toucher et de la vue (les lettres rugueuses Montessori).

Quels exercices proposer aux enfants pour améliorer leur écriture en CP et au-delà ?

Toutes les activités proposées pour les enfants de maternelle sont applicables pour les enfants plus âgés. Il faut retenir que d’une manière générale toutes les activités qui font appel à la coordination et au travail musculaire de la main sont profitables. Toutefois, les exigences de l’institution scolaire réclament une prise en charge plus spécifique des élèves en difficultés pour écrire. En effet, un enfant qui écrit lentement prend rapidement du retard sur le travail de classe. Il n’aura pas le temps de finir de copier sa leçon, sa poésie, ses devoirs ni de terminer ses exercices et ses évaluations. À terme, il risque d’être fortement impacté et mis en échec par ses troubles de l’écriture.

En outre, un sentiment de dévalorisation risque de l’envahir. Comment ne pas se décourager lorsqu’on a bien appris sa leçon de géo mais qu’on a pas eu le temps d’écrire toutes les réponses ? Et plus on monte dans les classes, plus les exigences de rapidité et d’autonomie dans l’écrit sont essentielles à la réussite. Il ne faut donc pas attendre et prendre en main au plus tôt les difficultés d’écriture des enfants.

La personne la plus qualifiée pour répondre à ces difficultés est la psychomotricienne. Pour effectuer un bilan, il faut être muni d’une ordonnance du pédiatre ou du médecin généraliste. La psychomotricienne évalue les compétences et capacités de votre enfant et propose si besoin des séances de rééducation. Ces séances comprennent en général deux temps. Un premier dédié à la relaxation et au renforcement de la confiance en soi. Un second axé sur l’entrainement à l’écriture par des exercices systématiques. Par ailleurs, il existe aussi des graphopédagogues spécialisés dans la rééducation de la compétence scripturale.

©Canva Pro

enfant qui écrit au crayon sur une feuille

Dans tous les cas, l’enfant aura des exercices à effectuer chez lui dans un cahier d’activité. Le plus connu s’appelle Graphilettre (Magnard) et est utilisé par bon nombre d’enseignants. Ce fascicule reprend le tracé de chaque lettre de façon systématique et par niveau : GS/CP, CP/CE1 et CE2/CM1/CM2. Cet entrainement est essentiel pour bien réapprendre le geste graphique, le sens de tracé de chaque lettre, le respect des interlignes. En outre, il faut savoir que bien souvent les problèmes de lenteur sont dûs à un tracé fautif qui ralentit l’enfant. D’où l’intérêt de la rééducation pour rétablir un tracé opérationnel.

Quelles stratégies puis-je utiliser pour aider mon enfant à améliorer sa précision et sa fluidité en écriture ? 

En tant que parent, on peut accompagner les progrès de son enfant en écriture et en expression écrite.

Donner du sens au soin et à la qualité de l’écriture

Tout d’abord il est essentiel de contextualiser l’écriture comme un outil de communication. De fait, lorsqu’un texte est correctement écrit il peut être lu facilement. Plus l’écriture est chaotique, plus le sens nous échappe. C’est pourquoi, il est important que l’enfant comprenne pourquoi l’école (et la société) réclament un certain niveau de visibilité de l’écriture.

En conséquence, les exigences d’une belle écriture doivent être dévolues à des supports et objectifs spécifiques. Par exemple, si l’enfant veut imaginer une histoire et l’écrire pour lui, on n’interviendra pas sur la qualité de l’écriture. De fait, on saluera plutôt sa créativité.

enfants qui écrivent et dessinent au sol

En revanche, s’il doit écrire une carte postale à ses grands-parents, il doit comprendre que le soin qu’il mettra à écrire permettra à ses destinataires de mieux profiter de son message. Cela est valable pour toutes les interrogations, poésies, exposés, rédactions etc. Mais pas pour le travail de recherche en classe qui s’effectue d’ailleurs sur un cahier de brouillon.

©Canva Pro

L’enfant doit pouvoir conserver des espaces d’écriture où la norme est moins présente pour explorer, chercher, essayer sans craindre d’être jugé. Bien sûr, il pourra constater par lui-même que, s’il ne soigne pas un minimum ses écrits, il ne pourra pas se relire. Mais dans un souci d’autonomisation de l’enfant, il est important qu’il en fasse lui-même le constat.

C’est pourquoi, la stratégie principale pour inciter les enfants à s’appliquer pour écrire réside dans la prise en compte du destinataire.

Distinguer les écrits de travail de ceux destinés à être communiqués

D’ailleurs, en classe les enseignants proposent souvent des alternatives ou des étapes provisoires pour atteindre un objectif final satisfaisant. Il y a le brouillon bien sûr, quoiqu’il puisse aussi décourager les enfants qui écrivent lentement. Il y a également des types de supports modifiables. Comme l’ardoise qui demande moins d’effort d’écriture pour la main (très peu de résistance). Ou encore le recours au crayon à papier que l’on peut gommer. Ainsi, les affiches en classe sont élaborées en plusieurs temps. Les enfants écrivent d’abord au crayon à papier pour évaluer le rendu (taille de l’écriture, disposition des paragraphes et illustrations, orthographe). Puis les écritures sont repassées au stylo et les éléments visuels collés définitivement.

Continuer de s’entraîner en variant les activités et les approches

Lorsque les bilans d’orthophonie et de psychomotricité n’ont rien révélé, mais que l’enfant écrit « mal » (difficile à lire, écrit raturé, lenteur), on a tout intérêt à lui proposer des exercices d’entrainement qui font aussi appel à sa motivation. De ce fait, on évitera les exercices trop « scolaires » pour privilégier les actes d’écriture en contexte :

  • pour les GS/CP : écrire les prénoms sur les cartes d’invitation d’anniversaire et autres événements. Etiquettes de rangement ou de pots de confiture…
  • pour les CE1/CE2 : écrire les menus des repas de fête, la liste des invités, la liste des courses, la liste des choses à mettre dans la valise pour les vacances…
  • pour les CE2 et CM : tenir un carnet de recettes préférées (à illustrer), des modes d’emploi drolatiques. Et si on rédigeait un mode d’emploi pour se brosser les dents à destination des extra-terrestres ? L’entrée ludique ou la pédagogie de projet font merveille pour faire progresser les enfants (projet de journal de classe).
  • pour tous les enfants :
    • créer son propre abécédaire, herbier, BD, livre en tout genre. Ces supports peuvent contenir des mots, des phrases, des mini textes, ainsi que des collages, des illustrations etc.
    • pendant les vacances, la tenue d’un petit carnet donne l’occasion d’écrire des mots nouveaux glanés de-ci de-là, voire dans d’autres langues.
    • il peut aussi s’agir d’un carnet de lectures dans lequel l’enfant note le titre de l’ouvrage, les noms des personnages, un détail qu’il a retenu.
    • des activités artistiques et créatives autour des lettres et de l’écriture : miniature médiévale, calligraphie du monde entier, lettres façonnées en argile, en bois pour décorer une porte etc.
    • des jeux de société où il faut dessiner : Colorus à partir de 5 ans, What’s missing et Formz à partir de 7 ans, Pictionnary et Esquissé ? à partir de 8 ans, Dessino presto et Kontour à partir de 10 ans).

Lecture et écriture entretiennent des rapports étroits et leurs apprentissages se croisent constamment au cours de la scolarité des enfants. En outre, plus l’enfant grandit, plus il développe des capacités à structurer un texte et à rédiger des phrases intelligibles.

©Canva Pro

enfant qui écrit par terre au milieu de jeux d'éveil

Comment améliorer les capacités rédactionnelles des enfants ?

Une fois passées les difficultés liées à l’apprentissage de l’écriture graphique, l’enfant progresse vers l’acquisition de compétences rédactionnelles. Il lui est demandé de rédiger des textes de quelques lignes puis de plusieurs paragraphes en fin de CM2.

Quels sont les attendus du cycle 3 pour la compétence d’écriture ?

Pour mémoire voici ce que disent les programmes de l’Éducation nationale pour le cycle 3 à propos de la compétence « Écrire » :

  • Écrire à la main de manière fluide et efficace.
  • Maîtriser les bases de l’écriture au clavier.
  • Recourir à l’écriture pour réfléchir et pour apprendre.
  • Rédiger des écrits variés.
  • Réécrire à partir de nouvelles consignes ou faire évoluer son
    texte.
  • Prendre en compte les normes de l’écrit pour formuler,
    transcrire et réviser.
Nouvelle version d’après le BOEN n° 31 du 30 juillet 2020 et le BOEN n° 25 du 22 juin 2023
exercices d'écriture en classe

On constate que l’écriture est toujours mentionnée dans sa dimension scripturale. Preuve que des progrès sont toujours attendus : en terme de rapidité et d’efficience. L’enfant doit avoir automatisé son écriture de manière à en faire un outil de travail performant. L’écriture doit être totalement maîtrisée avant l’entrée en cycle 4. C’est pourquoi il est impératif d’avoir résolu les difficultés en amont du cycle 3.

©Canva Pro

Ensuite, les programmes s’attachent à distinguer plusieurs compétences écrites. On relève d’abord des compétences métacognitives : l’écriture devient un outil de réflexion et d’apprentissage avec notamment le schéma, la carte mental, le plan, la leçon etc. Elles sont complétées par des capacités d’auto-correction et de révision de son propre texte (réécriture, reformulation, adaptation). Enfin, l’écriture sert à rédiger des écrits variés (rédaction, poésie, exposés, textes explicatifs ou argumentatifs, en sciences notamment).

Les activités qui incitent les enfants à écrire

En classe, on l’a vu, de nombreuses activités requièrent de la part des élèves un effort d’écriture : tous les exercices quotidiens, la copie des leçons, des poésies et devoirs, mais aussi le travail de recherche au brouillon et la réalisation de supports écrits pour la classe. De nombreuses autres activités créatives sont également concernées : écrire un poème, inventer une suite, écrire à la manière de, inventer une histoire à partir d’une consigne précise…

En outre, les enseignants s’appuient souvent sur la pédagogie de projet pour inciter leurs élèves à écrire :

  • exposés en sciences humaines (histoire, géographie, éducation morale et civique) et sciences exactes (biologie, éducation à l’environnement, physique etc.).
  • affiche présentant des oeuvres littéraires et artistiques (courant pictural) ou des monuments et manifestations culturelles et sportives (le château de Versailles, les Jeux olympiques…).
  • publication d’un journal de classe (recours au brouillon papier puis au clavier comme stipulé dans les programmes).
  • tenue d’un blog ou site de classe (recours au brouillon papier puis au clavier).
  • participation à un contenu en ligne de type Genially.
  • création d’un livre collectif (histoire, art, poésie, mini-roman)…

En tant que parent, on peut s’inspirer de ces procédés pour créer un espace d’affichage éphémère à la maison. Envie de tout savoir sur les animaux marins ? Après quelques recherches en bibliothèque et sur internet, l’enfant peut concevoir une affiche qui reprend les éléments clés. Pour les plus jeunes, cela peut être un panneau provisoire sur une saison qui démarre, un animal, une plante, un fruit etc.

Quelques astuces pour travailler la cohérence textuelle

La grille d’évaluation des écrits scolaires

En classe, les enseignants utilisent une grille d’évaluation pour indiquer aux élèves s’ils ont acquis les compétences visées en expression écrite. Parmi les critères principaux on trouve toujours : la structure du texte (début/milieu/fin), le respect de la consigne (personnages, situations), la correction syntaxique, le respect de la concordance des temps, la correction orthographique, la richesse et la pertinence du vocabulaire, l’évitement des répétitions par l’usage de synonymes et de la reprise pronominale. Ensuite, pour chaque type et genre de texte, les critères d’appréciation varient : respect du code du polar, consigne d’écriture poétique etc.

Parmi tous ces éléments, dont beaucoup ont trait à la maîtrise de la langue (grammaire, orthographe, conjugaison, vocabulaire), ceux liés à la cohérence textuelle sont sans doute les plus fondamentaux. Afin que le message soit transmis sans contre-sens possible, une certaine cohérence de style, de ton et de structure est indispensable. Et ce n’est certainement pas dans un premier jet que toutes ces qualités sont réunies. C’est pourquoi la relecture, et son corolaire la réécriture, sont incontournables. Sauf que bien souvent la relecture ne fait pas sens pour l’enfant qui ne sait pas ce qu’il cherche.

©Canva Pro

enseignante en classe en train d'aider des élèves dans leurs travaux d'écriture

Aides visuelles pour organiser son propos

Pour l’aider, on peut formuler des questions qui vont le guider dans sa méta recherche. De même, une consigne stricte aide à mieux formuler. Et un cadre formel incite à davantage de vigilance. Par exemple, on pourra élaborer un modèle, sorte de template, pour que l’enfant visualise le minimum de trois parties dans sa production d’écrit : un cadre pour l’introduction, un cadre pour le développement et un cadre pour la conclusion. Ces aides visuelles vont évoluer vers plus de complexité au fil des années.

Ainsi, petit à petit le développement pourra se scinder en deux ou trois parties avec des sauts de ligne et des retraits pour mieux visualiser le déroulement d’une intrigue ou d’un exposé. On en revient toujours au critère primordial d’adressage de l’écrit : celui-ci doit être présenté et formulé clairement pour être pleinement compris. En outre, le cadre sert aussi à l’auteur du texte qui a besoin de ces outils pour préciser et affiner sa pensée.

Recours aux fondements de la langue pour réviser son texte

Pour aider votre enfant à la maison, vous pouvez lui indiquer les endroits du texte à améliorer. Certains enseignants utilisent un code de correction : C pour conjugaison, O pour orthographe etc. Cela évite d’alourdir les annotations et de donner l’impression que « tout est faux ». Vous pouvez aussi utiliser un code couleur. Par exemple une pastille bleu pour une répétition. Dans ce cas précis vous pouvez l’amener à s’interroger sur ses connaissances en dehors du contexte de la production d’écrit. Toute la difficulté d’un écrit réside justement dans le fait d’être capable de réinvestir ses connaissances.

Vous pouvez donc l’accompagner en le questionnant sur les synonymes, antonymes et pronoms qui éviteront les répétitions dans le texte. Ensuite, on peut aussi interdire d’utiliser plusieurs fois certaines tournures : « c’est », « il fait du vélo », « il va à l’école », « il met son pull »… pour chercher des mots de vocabulaire plus précis. Ici cela donnera par exemple : « il enfourche son vélo », « il se rend à l’école », « il enfile son pull ».

travail d'écriture enfants

Retravailler tous ces aspects du texte contribue souvent à améliorer grandement sa lisibilité. Mais on peut aussi inciter les enfants à s’interroger sur les motivations des personnages, leurs sentiments et émotions. Par exemple, lorsqu’un enfant écrit à la suite : « Il est tombé et s’est cassé la jambe. Ses parents l’ont emmené à l’hôpital puis il est rentré chez lui ». On peut inviter l’enfant à s’interroger sur la douleur et lui demander d’imaginer ce que ressent son personnage. Il pourra ajouter ensuite : « il avait très mal et avait envie de pleurer » « ses parents s’inquiétaient pour lui » etc.

©Canva Pro

Autre axe de révision du texte : le décor et la crédibilité des personnages. On peut interroger l’enfant sur la cohérence de ses choix. Par exemple, si le héros prend le métro alors que l’intrigue se déroule à la campagne. Pour que le lecteur « croit » en l’histoire, il faut qu’une certaine logique soit présente. En général, l’enfant se rend compte des incohérences de son texte quand on les lui montre. Son imagination (ou son travail de recherche s’il s’agit d’un écrit documentaire) a simplement besoin de cadres pour atteindre un degré satisfaisant d’intelligibilité. En outre, la pratique régulière de la lecture ou l’écoute d’histoires audio contribuent à créer un bain langagier et syntaxique favorable à l’acquisition des compétences écrites.

Les outils numériques pour développer le goût de l’écriture

Par ailleurs, il existe des outils numériques d’aide à l’écriture qui pourraient plaire à vos enfants. On en recense deux catégories :

  • initiation et entrainement à l’écriture dès l’âge de 4 ans : Kaligo (Learn and go), LetraKidMontessori ardoise magique (Fabrice Eveillard), J’apprends l’écriture cursive (Serpodile), J’écris en cursive, alphabet et listes de mots (l’Escapadou), Apprendre à écrire pour enfantsabc lettres cursives (Emmanuel Crombez)…
  • écriture de textes d’imagination, à partir de 7/8 ans : PlumeStoryjumperBook creatorStorybird (avec souvent la possibilité d’imprimer le livre obtenu)…

L’apprentissage de l’écriture est un processus long et complexe qui implique à ses débuts la maîtrise du geste graphique puis progressivement celle de l’expression écrite. Afin de préparer un terrain propice à l’acquisition de ces compétences, il est judicieux de veiller dès le plus jeune âge à la tenue de l’outil scripteur, à la direction des tracés et aux activités qui favorisent le développement des muscles de la main.

Parallèlement, la fréquentation d’histoires et de documentaires au format papier et audio, contribue à enrichir le lexique de l’enfant et à lui fournir des modèles structurés et cohérents. De même, la pratique d’activités physiques, culturelles et artistiques développent les capacités psycho-motrices, la curiosité et la réflexion nécessaires à l’acte d’écriture dans sa dimension psychique et cognitive. Enfin, les activités de détente et de retour au calme (méditation, relaxation, yoga, sophrologie…) peuvent aussi aider l’enfant à prendre confiance en lui et à évacuer son stress.

Comment ça se passe chez vous ? Si vous avez des astuces à nous partager pour aider et faire progresser les enfants dans leur apprentissage de l’écriture, rendez-vous sur nos réseaux sociaux FB et Instagram !

La gazette de Merlin

Merlin, c’est le cadeau idéal pour les petits curieux de 3 à 12 ans : des histoires, des documentaires, de la musique… et plus encore, dans une enceinte fabriquée en France !