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Comment apprendre à lire grâce à l’audio ?

apprendre à lire

Apprendre à lire inquiète autant que fait rêver les enfants. Pourtant ils ne partent pas de rien en arrivant au CP. Au contraire, la maternelle les prépare déjà à reconnaître les sons et à commencer à établir une correspondance entre graphèmes et phonèmes. De même, le langage oral et le bagage linguistique qu’ils ont accumulés depuis leur naissance vont les aider à entrer dans l’écrit. Toutes les histoires qu’ils ont entendues, toutes les interrogations auxquelles vous avez répondu contribuent à donner du sens à leur lecture. De plus en plus fluide et libérée du décodage, la lecture fait entrer en résonance langage oral et langage écrit pour nourrir imaginaire et réflexion. La richesse des contenus audio présents sur l’enceinte Merlin prépare et enrichit ce dialogue entre l’oral et l’écrit.

Quelles sont les méthodes pour apprendre à lire ?

L’apprentissage de la lecture se prépare dès la maternelle

Lorsque l’on parle de méthode de lecture, on pense d’abord aux manuels utilisés en classe de CP pour les cours de lecture. Cependant l’apprentissage de la lecture démarre avant l’entrée en école élémentaire. Dès la maternelle, les enfants sont sensibilisés aux différentes sonorités de la langue française et à l’apprentissage des lettres. En manipulant différentes écritures de leur prénom qu’ils lisent puis écrivent, les jeunes enfants de 4 à 6 ans commencent à entrer dans le code alphabétique.

Au gré des projets de classe, ils découvrent de nouveaux mots et les lettres qui les composent. Cela passe par une reconnaissance visuelle basée sur des indices : les lettres bien sûr, leur ordre, la longueur des mots aussi, ainsi que leur nombre dans une expression comme « joyeux anniversaire » ou « bonne fête ». Les enseignants abordent les notions orales et écrites de façon concomitante. Par exemple, la reconnaissance visuelle des lettres puis des mots s’adosse sur des exercices de discrimination auditive (discerner les sons, les syllabes). Les enfants s’entrainent aussi à séquencer les mots par unités de sens et acquièrent un lexique contextualisé (qui a du sens).

D’autre part, le développement de l’attention par des exercices d’écoute réguliers et ritualisés améliore les capacités de concentration et d’apprentissage.

Quelles sont les méthodes de lecture utilisées aujourd’hui dans les écoles ?

Même si la polémique sur les méthodes de lecture n’a plus vraiment lieu d’être, elle subsiste toujours dans les débats. Dans les années 70, certains pédagogues prônent une nouvelle approche de la lecture : la méthode dite « globale », en opposition à la méthode syllabique. Partant du constat que les élèves déchiffreraient sans comprendre ce qu’ils lisent, des enseignants adoptent une nouvelle méthode d’apprentissage de la lecture. Ainsi, ils proposent d’étudier la phrase globalement, puis de la découper en plus petites unités. C’est la démarche inverse de la méthode syllabique qui part de la plus petite unité, la syllabe, pour aller vers le mot puis la phrase. Cette méthode est vite délaissée car elle ne donne pas de bons résultats. Elle est réputée trop complexe et défavorisant les plus faibles.

Néanmoins, il en est resté les méthodes dites « semi-globale » et « mixte » qui utilisent les deux méthodes. La première démarre par la globale pour bifurquer vers la syllabique. La seconde mène les deux de front.

Quelle méthode pour apprendre à lire a fait ses preuves en classe ?

Aujourd’hui, de nombreuses études ont montré que la méthode syllabique donnait de meilleurs résultats dans l’apprentissage de la lecture. C’est désormais la méthode recommandée par le Ministère de l’éducation nationale. Par ailleurs, les enseignants restent libres de leur pédagogie en classe et adaptent les exercices de lecture à leurs élèves. Ils se réfèrent très largement à la méthode syllabique qui inclut souvent un apprentissage parallèle de mots-outils et mots invariables, appris « globalement » sans toutefois se référer à la méthode globale. Il s’agit principalement d’apprendre par coeur les pronoms personnels sujets et des mots invariables, ainsi que des conjugaisons.

apprentissage de la lecture méthode syllabique

Au CP, les enfants démarrent par le déchiffrage des sons simples, faciles à encoder comme a, i ou l, r, p, n, t, m… Puis ils les combinent en « ba, bo, bi, bu… », d’où le terme de méthode combinatoire. Ensuite, les élèves abordent des sons de plus en plus complexes (ou, oi, an, dr/fr/pr/cl/bl, ai/ei, au/eau…). Puis ils les combinent à nouveau pour former des phonèmes puis des mots.

©Lauriane Albrecht

Méthode syllabique et fluence : les nouveaux axes d’apprentissage de la lecture aujourd’hui

Les programmes de l’Éducation nationale préconisent actuellement différents axes de travail pour aborder l’apprentissage de la lecture en CP. Les exercices de lecture portent sur :

  • l’étude du code alphabétique (b+a=ba)
  • la phonologie (perception auditive des sons qui permet d’encoder ce qu’on dit et ce qu’on entend),
  • la fluence, c’est-à-dire le décodage systématique de phonèmes ayant du sens ou non (par exemple : bra, bru, pro, cra, clopi, mapou…). La fluence évolue vers la lecture de mots, de phrases puis d’un texte à voix haute,
  • les mot-outils ou invariables à connaître par coeur,
  • la compréhension d’un écrit (mot, phrase, paragraphe, texte plus long),
  • la compréhension orale (texte lu),
  • grammaire et conjugaison (sujet, verbe, complément, les différents temps et leur emploi), dont orthographe lexicale.
exercices de lecture fluence graphèmes

L’idée principale est d’automatiser au maximum les compétences. Il s’agit ensuite de les relier entre elles lors de temps dédiés à l’étude de courtes histoires (lues par l’adulte ou l’élève). De même, un travail d’encodage conduit les élèves à de brèves productions d’écrit (à distinguer de la copie). Ce travail d’écriture acte la correspondance grapho-phonétique, fondement du principe alphabétique. L’idée est de faire concorder ce que l’on entend (phonème) avec ce que l’on lit/écrit (graphème). La question de l’orthographe lexicale et grammaticale n’arrive que dans un second temps.

©Lauriane Albrecht

Comment développer la conscience phonologique ?

Apprendre à lire nécessite un préalable incontournable : la reconnaissance des sons et le découpage en unités de sens.

Mobiliser et enrichir son vocabulaire pour appréhender la lecture

Avant de savoir lire, l’enfant dispose d’un bagage lexical oral qui lui permet d’échanger avec son entourage. Vers deux ans, il maîtrise une cinquantaine de mots. Vers 4/5 ans il en mobilise 2 000 environ et son lexique s’enrichit de 10 à 20 mots par jour. Il sait désigner le monde qui l’entoure, nommer les objets et décrire des situations simples. Entre 5 et 7 ans, l’enfant atteint un stade de langage oral plus complexe grâce auquel il va pouvoir entrer dans l’apprentissage de l’écrit.

En fait, l’enfant acquiert constamment de nouveaux mots de vocabulaire au contact des ses parents, à la crèche puis à l’école et dans ses multiples activités. Le développement du vocabulaire de l’enfant passe par la richesse des contextes qui lui sont proposés :

  • discuter en utilisant le langage d’évocation (raconter sa journée, son rêve, inventer une histoire), ou le langage d’action (faire un activité comme le jardinage, la cuisine, un jeu sportif…)
  • écouter des histoires à voix haute ou des histoires audio pour découvrir des mondes imaginaires (fées, dragons…) ou éloignés de son quotidien (chevaliers, esquimaux…)
  • lire ou écouter des documentaires sur les animaux, l’histoire, les sciences…
  • apprendre des comptines, des chants, des poésies (rimes, rythme qui marque des syllabes)
  • faire des sorties culturelles (musée, théâtre, concert) ou sportive et de plein air.

Des activités et jeux variés pour développer la conscience phonémique

Il existe de nombreux jeux pour développer l’écoute et sensibiliser les petites oreilles aux sons de la langue :

jeux de rimes pour apprendre à lire conscience phonologique
  • jeux de devinette (je suis un animal, ma première lettre est Z et je vis dans la savane)
  • cherche et trouve dans la pièce (quels sont les objets de la cuisine qui commencent par le son [f] ? : four, fenêtre, fenouil, fourchette…)
  • faire correspondre des images et des sons (cherche dans cette page de magazine tous les mots où tu entends [a])
  • poésies et comptines à réciter et chanter,
  • rythmer les mots en claquant des doigts ou en frappant dans ses mains…

©https://www.fiche-maternelle.com/poesie-son-o.html

Développer ses compétences de lecteur grâce à l’audio

La maîtrise du langage oral est un préalable à l’entrée dans l’écrit. Tout ce qui permet de développer la syntaxe et le vocabulaire de l’enfant facilite son entrée dans la lecture. Ainsi l’audio favorise les apprentissages.

Les sciences cognitives montrent l’importance du langage oral pour apprendre à lire

D’après une étude du groupe de travail Pédagogies et manuels scolaires du Conseil scientifique de l’éducation nationale (Csen) menée en 2018-19, « l’apprentissage de la lecture s’appuie (…) en
grande partie sur les connaissances linguistiques déjà acquises par l’enfant, qu’il recycle et raffine. » En effet, le langage parlé fait appel à la phonologie (syllabes formées de phonèmes), au lexique, à la syntaxe, à la sémantique et la pragmatique (contexte, usage).

« L’intensité de l’exposition des enfants au langage parlé et la qualité de ce langage jouent un rôle
essentiel dans le développement de tous ces niveaux. On sait aujourd’hui qu’il existe de grandes
différences d’exposition au langage parlé selon les familles et les classes sociales, et que ces
différences corrèlent avec la taille du lexique et le développement des réseaux cérébraux du langage.
C’est pourquoi il faut encourager les parents à dialoguer très tôt avec leurs enfants, ainsi qu’à leur
lire des histoires. L’apprentissage par les pairs n’est pas suffisant, et l’échange avec un adulte, qui est attentif au maintien de l’attention de l’enfant, est beaucoup plus efficace. Le développement du
langage parlé prépare l’entrée dans la lecture.
 »

Csen, (2018-19)

Convergence du langage oral et du langage écrit

Lors de l’apprentissage de la lecture, une nouvelle région visuelle s’active dans le cerveau. Celle-ci permet de reconnaître des lettres et des chaînes de lettres et « envoie ces informations aux aires du langage parlé ». En fait, « lire ou entendre des phrases active presque exactement les mêmes connaissances ». C’est pourquoi le langage oral permet de « développer la compréhension des phrases et des textes, avant que la lecture ne soit en place. » Ce constat scientifique confirme la nécessité de développer le langage oral avant d’aborder l’écrit.

Les compétences de lecteur se développent pendant tout le cycle des apprentissages fondamentaux (du CP au CE2). À terme, les niveaux de compréhension écrite et orale se rejoignent.

enfant lecteur expert

À titre d’exemple, la vitesse moyenne de lecture d’un enfant en fin de CP est de 35 mots par minute, contre 150 à 200 mots en début de collège. Tant qu’un enfant n’a pas automatisé le décodage, il aura du mal à accéder au sens du texte lu. Lorsque cette étape est franchie, la richesse du langage oral viendra alimenter et enrichir les acquisitions du langage écrit.

©Adam Winger pour Unsplash

Apprendre à lire conduit les enfants vers l’autonomie

En développant la conscience phonologique des enfants grâce à des activités, des jeux, des temps d’écoute active, on lui permet d’acquérir un socle langagier. Celui-ci aide l’enfant à reconnaître et comprendre les mots et les textes lorsqu’il apprend à lire.

Ce « bain de langage » favorise l’apprentissage de la lecture car il permet à l’enfant de se concentrer sur le décodage des sons sans être gêné par la compréhension littérale des mots. De plus, il motive l’enfant à accéder à la compétence de lecteur. En effet, la curiosité naturelle de l’enfant et son envie de grandir sont des facteurs primordiaux dans l’apprentissage de la lecture. Les enseignants témoignent tous de ce fameux déclic qui fait basculer l’enfant non lecteur dans la lecture. Apprendre à lire est une étape importante dans l’acquisition de l’autonomie. Lire c’est grandir et pénétrer dans un monde de savoir infini.

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