Le train en direction de la montagne entre en gare. Voiture 2, place 57.
Un dernier bisou, encore un dernier, un dernier dernier promis, et me voilà enfin à bord.
À côté de moi est assis un papy énorme. Il a une barbe blanche, gigantesque, des sourcils broussailleux et des lunettes en forme de demi-lunes qui tombent sur un petit nez tout rouge. Une chemise à carreaux, des gros souliers et deux bretelles qui empêchent un pantalon de velours de tomber, tout en laissant passer un formidable bidon. Je n’en avais jamais vu de pareil !
À peine le train parti, je sors mon livre, celui que ma mémé m’a offert à Noël dernier et dans lequel j’ai écrit mon nom en attaché : Gaspard. C’est l’histoire du petit chaperon rouge. J’aime bien, sauf la fin, quand la mère-grand a des dents de loup.
Le papy d’à-côté lit au-dessus de mon épaule, je le sens bien, mais j’dis rien…